Nouvelle mini-série du Label Berger Books chez Dark Horse, Invisible Kingdom voit la scénariste de Ms. Marvel se lancer sur un projet indé au sujet original. Ce comics mêle science fiction, mysticisme et intrigue politico-commerciale. L’histoire se divise en deux lieux. Sur une planète, on suit de le parcours d’une femme qui souhaite devenir nonne et se rend au sanctuaire qui doit l’accueillir, pendant qu’une équipe de transporteurs commerciaux vient s’écraser sur une des lunes de la planète. Lors des réparations, ils vont comprendre qu’ils ont été dupés à propos de leur cargaison.
Ce qui marque à l’ouverture du comics, ce sont les dessins de Christian Ward. Cet aspect « crayonnés peints » originaux soutenus par de sublimes couleurs dans des tons bleutés marquent d’emblée l’esprit du lecteur. Le trait est précis et la mise en page subtile, avec des petites cases, déci delà, qui permettent de faire évoluer l’histoire sans lourdeur. Les couleurs avec un petit côté délavé font de Invisible Kingdom un comics très différent.
Ce qui marque, ensuite, c’est le rythme d’écriture choisi par G. Willow Wilson. Là où nombre de comics cherchent à aller à deux cents à l’heure, quitte à sacrifier la lisibilité et la cohérence du récit, Invisible Kingdom prend son temps et pose tranquillement son intrigue, à l’image de la nonne dont le trajet vers le sanctuaire est marqué par sa lenteur et ses embûches. La quête spirituelle de cette dernière est bien décrite et contraste avec les préoccupations de l’équipe de transporteurs, faites de rentabilité et d’efficacité. Cette équilibre fonctionne très bien. Malgré tout, l’intrigue qui amène une tension n’est pas encore très développée. L’ensemble est toutefois agréable à lire et donne envie d’aller voir la suite.