Joker : Killer Smile (VO-DC Comics)

Joker : Killer Smile
Scénario
Jeff Lemire
Dessins
Andrea Sorrentino
Couleurs
Jordie Bellaire
Editeur
DC Comics
La note de ComicStories
8.5

Parmi les multiples projets autour du Joker, Joker : Killer Smile est celui dont léquipe créative était la plus alléchante : Jeff Lemire, au scénario, Andréa Sorretino, aux dessins, et Jordie Bellaire, aux couleurs. Fort de leurs collaborations sur Green Arrow ou Gideon Falls, Lemire et Sorrentino s’attaquent à un personnage qui , à l’instar de son « âme sœur » Harley Quinn, a fini par lasser les lecteurs à force d’exposition permanente.  Néanmoins, la qualité des auteurs ne pouvait que nous attirer.

Le docteur Arnell est un psychologue qui s’intéresse au cas du Joker avec pour objectif de le guérir de sa folie. Mais les échanges avec ce dernier sont complexes et des événements étranges qui surviennent dans la vie quotidienne du docteur commencent à le perturber. Le Joker le fera-t-il basculer ?

Le principal atout de Joker : Killer Smile est sa partie graphique. Le dessinateur fait preuve d’une formidable créativité en matière de composition de pages. Alternant alignement de cases classiques, pleines pages insérant des cases de formes variées, planches déstructurées usant d’onomatopées pour obtenir un effet ou encore personnages sans décor, la variété est le maître mot. Sa collaboration avec Jordie Bellaire est également remarquable d’inventivité. Les sublimes couleurs jonglent avec les blancs de façon redoutable. La partie graphique vaut à elle seule le détour !

Côté histoire, Jeff Lemire livre une confrontation psychologique très efficace qui mêle entretiens piquants et paranoïa. Le trouble dans l’esprit du docteur-  et du lecteur – est très vite semé. Interrogations et intrigues surgissent, bien distillées, une nouvelle fois par les dessins. L’intervention du livre pour enfant qui reprend les phrases du Joker – ou l’inverse ? – rend encore plus inquiétants ces événements. Mais si ces ingrédients sont très bien amenés, la tension réelle n’arrive que lors du troisième et dernier épisode. Le lecteur se délecte dans un premier temps des dessins et de leur façon de rendre impactant le récit mais il ne s’inquiète pour le docteur et sa famille qu’à partir de l’ultime épisode. Un peu tard ?

Reste une mini-série plutôt bien écrite, à la longueur idéale et à la partie graphique marquante.

Joker : Killer Smile est une histoire bien fichue et remarquablement illustrée. Si la tension met du temps à surgir, le lecteur se délecte des planches sublimes signées Andrea Sorrentino et Jordie Bellaire !
8.5
On aime
Une partie graphique époustouflante
Une plongée dans la folie bien construite
On aime moins
Une tension qui tarde un peu à venir