Après l’énorme coup de cœur du volume 1, ce nouveau tome était attendu avec excitation ! Bliss Editions livre un nouveau superbe et énorme pavé contenant les saisons 3 et 4 du récit carcéral de Zander Cannon.
Le quotidien des prisonniers de l’île-prison de Kaijumax se poursuit sous l’angle de la guerre des gangs. Le lecteur retrouve avec enthousiasme l’incroyable galerie de personnages que Zander Cannon a créée pour sa série et en découvre de nouveaux, notamment dans la saison 4. Les thèmes qui donnaient toute sa force à Kaijumax dans le premier tome sont à nouveau présents et traités avec la même acuité. Loi du plus fort, trafics en tout genre, ravages de la drogue, trahison, corruption, violence mais aussi besoin d’amour et de reconnaissance traversent les douze épisodes avec une incroyable dureté. Zander Cannon ne masque rien et livre tout de façon directe. A nouveau, il présente les visages de l’humanité, du plus crasse au plus beau.
En suivant le destin du Dr Zhang qui la mène dans une prison pour femmes – lieu où se déroule toute la saison 4 -, l’auteur aborde des thèmes comme la violence conjugale, la grossesse en prison, l’abandon ou l’appartenance quasi sectaire à un groupe, à nouveau sans concession et avec une grande justesse. L’écriture de Zander Cannon est nuancée et d’une belle et indéniable profondeur. L’émotion gagne régulièrement le lecteur qui se passionne pour ces destinées bouleversantes et s’attachent sans difficulté aux personnages.
Le contraste avec le dessin au style « tout public » de l’auteur donne une force supplémentaire à la série. Zander Cannon fait preuve d’une inventivité graphique totalement folle. Les multiples designs des personnages sont d’une grande richesse, tout comme les décors. L’artiste exploite parfaitement les morphologies de ses personnages pour en faire des acteurs à part entière de son récit. La précision et le niveau de détail s’avèrent encore plus élevés que dans le premier tome. Le travail sur les couleurs bénéficie également de toute l’attention de l’artiste qui livrent des teintes qui appuient encore le contraste partie graphique – âpreté du scénario.
La série, aux dialogues abondants, profite également d’un exceptionnel travail de traduction de Matthieu Auverdun qui jongle habilement avec des expressions propres aux Kaijus créées par Zander Cannon en VO. L’ensemble bénéficie souvent d’une certaine ironie qui donne le le sourire au lecteur.
Enfin, Bliss propose des bonus intéressants où Zander Cannon se livre sur la création des ses personnages.
Avec ce volume 2, Kaijumax confirme son incroyablement inventivité. Bijou graphique et scénaristique, l’âpre série de Zander Cannon marque à nouveau les esprits. On a hâte de lire le troisième et dernier tome !