Découvert sur Oblivion Song co-créé avec Robert Kirkman, Lorenzo De Felici s’engage dans une aventure en solitaire avec Kroma, mini-série de Fantasy prévue en 4 parties, qui s’impose, avec son premier épisode, comme un énorme coup de cœur !
Emprisonnée dans une tour à l’intérieur des murs de Pale City, Kroma est considéré comme la créature la plus maléfique qui soit. Mais sa rencontre avec Zet, un jeune orphelin, donne à Kroma l’occasion d’échapper à sa cruelle prison. Autour de ce pitch intrigant, Lorenzo De Felici construit un univers de Fantasy où histoire et dessin vont se mêler pour édifier un récit riche en émotions et pourvoyeur de planches inventives et sublimes.
L’auteur invite le lecteur à suivre Zet, ce jeune orphelin qui suit l’enseignement commun autour l’Histoire de son peuple, pour lui faire découvrir ce riche univers dont les premières illustrations en tons de gris piqués d’éclats de couleurs chaleureuses intriguent. Car les couleurs sont un élément constitutif de leur Histoire et de leur évolution. Cette géniale idée s’immisce subtilement dans le récit, apportant richesse et tension à Kroma.
En parallèle de cet univers fascinant, le scénariste tisse une relation finement écrite entre Zet et Kroma. Les deux enfants font naitre chez l’un et l’autre des sentiments et des émotions inconnus ou enfouis que le lecteur ressent à son tour, notamment par le biais d’un travail puissant sur l’expressivité des personnages. Lorenzo De Felici fait s’attacher le lecteur à ce duo plein de compassion succédant à une originelle méfiance. Le cliffhanger inattendu et marquant ne fait que renforcer ce fascinant attachement.
Le dessinateur italien met remarquablement en scène son histoire en jouant subtilement avec son idée d’opposition entre les couleurs et les tons de gris. Rien n’est artificiel dans ce concept et le récit fonctionne parfaitement. De Felici, dont le dessin bénéfice d’influences tout autant américaines qu’européennes, s’appuie sur une imagerie de Fantasy maitrisée et une mise en page extrêmement fluide. L’artiste touche également au cœur avec ces personnages expressifs qui diffusent des émotions fortes. Et l’on sent les prémisses de ce qui viendra dans les épisodes suivants avec l’apparition de monstres bigarrés effrayants et de paysages arc en ciel !
Lorenzo De Felici frappe fort avec ce premier épisode de Kroma ! L’artiste italien propose un scénario qui mêle habilement récit et partie graphique pour un résultat riche, malin et touchant !