« Hi everyone ! », la réaction d’un jeune bien heureux d’être ici. Spider-Man est révélé à tous. La seconde embuscade, en vidéo, et jouée, surprend d’une autre cérémonie, dans une salle sombre aussi, mais dans laquelle les spectateurs ont une manette. Spider-Man, Marvel’s Spider-Man est une exclusivité Sony, pensée par Insomniac Games sur Playstation 4 : « No pressure right ? ! ». Annonce panoramique, balance urbaine touristique, de laquelle un héros masqué fringant s’éloigne déjà de la jeunesse de Tom Holland. Un Spider-Man à la J.M. Straczynski ? L’annonce diffuse un parfum nouveau.
En un claquement émeraude nous sommes en juin 2019. L’échantillon symbolique de 2017 s’éteint, à maturité nous l’espérions puis se présente plutôt timidement. Honteusement. La conférence Square Ennix est un hôte d’exception que le symbiote Marvel aspire à, espère, engloutir. Nous sommes 3 minutes 18 secondes de séquence révélée plus tard. Square Ennix, Crystal Dynamics, Eidos Montreal, Marvel, des noms, des Noms, une tradition reconnue au clavier ou au pad. Final Fantasy, Legacy of Kain, Tomb Raider, Deus Ex……, des noms, des Noms. Marvel'(s) choisit ses partenaires avec goût. Nous sommes cependant 3 minutes 18 secondes révélatrices plus tard. Le A-Day est célébré.
Ces héros sont familiers, réputés. Les développeurs ne dévient pas depuis les débuts hésitants de nos personnages, pas de création, pas de réunion fortuite. Les Avengers par Square Ennix existent déjà. Par contre, le Marvel Cinematic Universe est une encyclopédie de référence suffisamment confortable pour résoudre les soucis et les questions des artistes en poste. La version de la structure des Plus Grands Héros de la Terre imaginée réellement par Crystal / Eidos n’apparaîtra pas. A 0.43″ le cliché de famille est immortalisé. Le portage apocryphe du Avengers (2012) s’émerveille à San Francisco. Deux châtaignes reçues. La première, Marvel’s The Avengers ne puise pas (maintenant, lors de l’annonce de 2019) dans le papier. L’équipe est identique à celle montée par les cérébraux de la caméra. La Veuve Noire est autant une Lara Croft, s’appelant Natasha Romanov, mais son sexe la boutonne à coup sûr. Les possibilités de jeu et de diversité visuelle accordées par des têtes autant féminines comme Spectrum, America Chavez, La Guêpe sont autrement alléchantes. Comme sa partenaire, Oeil de Faucon est le prototype du personnage ludique, avec son arc et des capacités acrobatiques, deux redondances extrêmes du média jeu-vidéo. Mais pour lui, et c’est bien heureux, son absence se lit, et ne devrait pas se jouer. Ces deux personnages n’ont pas d’intérêt à se jouer. Ces quelques remarques s’exportent plus largement au game design plus étendu : Dazzler et ses manipulations des notes, Kitty Pryde et ses densités, Daredevil et son fouet sensoriel, et des dizaines d’autres seraient hautement plus pertinents, innovants, créatifs.
Puis, les costumes s’effrangent eux aussi. Ils sont les témoins d’une hésitation compréhensible, répréhensible, qui adapte sans la signature officielle. La Mark X de l’Homme de Fer est l’idée parfaite de ce que l’on espère voir dans les Iron Man n tous les ans telle une mise à jour. Pas de Prometheum, pas de Superior, pas de Guardian armor, Silver Centurion, Black and Gold. Thor se drape à la même adresse. Sous le poids de ses 6 disques ventraux, il se refuse à brandir son casque, comme à la Maison mère. Le Chef, Captain America ressasse le cuir des commandos hurlants en bon soldat de l’été 44. Puis, les deux derniers sont classiques dans l’impossibilité d’innovation concrète. La Veuve s’apprête en combinaison intégrale latex sablier rouge, Hulk se borne a son calecif aubergine. Ces deux-ci ne virevoltent pas dans une farandole accoutrée, et préfèrent La Tenue. 2 sur 5. Ce dévoilement n’est pas la nouvelle égérie du presque à porter Marvel. Enfin, Rob Liefeld a été embauché comme Sang Neuf, sans Reborn. Les bouilles bouffies, les torses tumescents gonflés, les personnages fermentent sans maturer. Dans cette première bande-annonce. Les costumes devront changer, devront se débloquer gratuitement. Anthony Stark enfile déjà la Mark X+1, blanche et spatiale, pour un engagement vestimentaire qui doit encore convaincre.
Immédiatement, les profils pétrifient. Ces capes sont réputées mais pas ces porteurs, plus vraiment, pas vraiment. Tous les visages ressemblent, s’apparentent, évoquent The Avengers (2012). Tous les visages n’ont pas été crées uniquement au cinéma. A vouloir s’inspirer sans cette même signature officielle, ce que nous appellerons Marvel’s Games déconcerte. Les centaines de numéros compilent des gueules, des coupes, des découpes, mais elles resteront dans le bac à rangement. L’entité Games est paresseuse et ne devrait pas renouveler les figures visuelles de ces personnages.
La scénographie pourrait revivifier une déception nette. L’équipe messianique de toute une industrie s’écrase sur le macadam brûlant. Marvel’s Avengers pourrait être un Avengers 2, ou quelque soit la numérotation. Les personnages ferraillent contre des hordes miliciennes armées, vu. Steve Rogers acculé, se ruant vers le réacteur d’un Helicarrier, puis le vaisseau s’effondre dans les eaux, vu. Bruce Banner enragé se jette de la soute d’un avion, vu. Emil Blonsky est une abomination pâle cuirassée d’aiguillons dorsaux osseux, vu. Les Vengeurs perdent ; se dispersent ; avant de se réunir des années après, vu. La sensation d’y voir un épisode de la saga de Feige est incontestable. A ce niveau d’indifférence pour la définition des personnages, Un Marvel Studio de plus, mais sur nos petits écrans inquiète. Même le ton, ce fieffé ton du désamorçage, de la blague pour la seule blague est là. Même lui.
Square Ennix ne s’est pas associé à Marvel, mais à Marvel Studios. Marvel’s Avengers, tel que présenté, n’a pas les ambitions de ses personnages. En adaptant une adaptation acquise, Square Ennix se décide au mimétisme déplorable. Marvel’s Avengers ne sera pas une nouvelle lecture interactive. Et le jeu ? Les premiers vernissages Lézardent, Shoquent, Bouffonnent. Les aperçus déMystifient un jeu Caméléon. Marvel’s Avengers est un Hymne de l’imitation, avec ses collectibles cosmétiques, son vacarme explosif, ses manipulations rythmées de boutons, sa connexion recommandée et ses services entretenus. Un grand jeu de cette génération, préférant un transport de quelques Vengeurs dans un jeu-vidéo, plutôt qu’une appropriation du jeu-vidéo aux Vengeurs. A ce qu’il parait.