Mini-série en 5 parties dans la veine indé que Marvel aime lancer depuis quelques années, à l’instar d’un Hawkeye ou d’un Vision, Meet The Skrulls se veut dans le genre famille dysfonctionnelle au bord de l’implosion. Nico Henrichon, de son trait indé, illustre le scénario de Robbie Thompson.
Une famille Skrull sous couverture a pour mission d’infiltrer plusieurs strates de la société en vue d’une invasion de la Terre.
Robbie Thompson mêle étude psychologique d’une famille de 4 membres dont une ado en pleine crise et une intrigue d’espionnage. L’étude familiale a de nombreux côtés intéressants comme la différence de caractère entre sœurs, les relations difficiles du père avec ses filles, l’évocation de la perte d’un enfant, l’intégration dans un groupe d’ados. Autant de thèmes que le scénariste balaye correctement mais de façon très (trop?) classique. La construction, à l’aide falsh-back qui implique le passé de la famille, est efficace mais les surprises comme l’émotion sont plutôt rares et le creuset psychologique peu profond.
Les ressorts dramatiques qui pourraient entraîner le lecteur ne sont que ponctuellement efficaces. Les cliffhangers mettent les relations entre membres de la famille en perspective mais manquent d’impact. L’intrigue d’espionnage qui consiste à voir la famille s’infiltrer au contact de diverses personnes pour recueillir des informations est, là aussi, correctement menée mais manque d’originalité. C’est d’ailleurs gros le point faible de cette mini-série : le manque cruel d’originalité. Le lecteur a l’impression d’avoir déjà lu ce type de récits de nombreuses fois.
La partie graphique est réalisée par Nico Henrichon qui a un trait très indé, assez anguleux. Il reste toutefois très lisible et dynamique et sa mise en page est totalement mainstream. Les couleurs de Laurent Grossat, où la teinte verte domine, s’associe parfaitement aux dessins de Henrichon.
