A la différence du premier tome de Batman New Gotham, ce deuxième n’offre pas une livrée d’épisodes signés Greg Rucka / Shawn Martinbrough, mais la mini-série Turning Points de Rucka, Brubaker et Dixon ainsi qu’un crossover intitulé « Un homme à terre » mêlant divers auteurs dont les trois précités. L’ensemble est dessiné par une floppé de dessinateurs dont l’homogénéité et la constance ne sont pas les termes qui les qualifient le mieux. Ce n’est peut-être rien pour vous. Pour moi, ça veut dire beaucoup ! Hum…commençons par la mini-série.
Turning points livre dans ses 5 parties des moments clés de la relation Gordon-Batman. Scrutant leurs doutes, leur complicité, leurs oppositions dans des séquences marquantes qui s’inscrivent dans l’histoire du Chevalier Noir, ces 5 épisodes sont plutôt bien écrits et s’intègrent à merveille dans la mythologie Batmanienne. Greg Rucka ouvre et clos le bal avec deux épisodes reliés entre eux, ce qui permet d’une certaine manière de créer un début et une fin à cette série de one shot, donnant une agréable impression de boucle. Les auteurs multiplient les références et décrivent un Gordon et un Batman-Bruce Wayne terriblement humains, l’épisode avec Jean-Paul Valley ne faisant que renforcé cet aspect.
Cette mini-série est très agréable à lire sans être un indispensable du Chevalier Noir. Côté dessin, l’ensemble est plutôt de qualité, Paul Pope en tête. Cela manque un peu d’homogénéité, parfois un peu daté (Joe Giella) mais rien de honteux.
Vient ensuite le crossover « Un homme à terre », narrant la tentative d’assassinat sur James Gordon. Idée initiale intéressante et aux conséquences cruciales pour l’univers de Batman mais l’exécution n’est malheureusement guère passionnante. Quelques points positifs demeurent toutefois. Tout d’abord, Greg Rucka signe le premier et le dernier épisodes du crossover. Ce sont les meilleures parties, le scénariste maîtrisant parfaitement la caractérisation de Batman et surtout de Gordon. Il orchestre quelques scènes touchantes et remarquablement écrites. L’ultime épisode laisse des questions en suspend qu’on attend de voir traitées par la suite. On se dit que si l’ensemble de l’histoire avait été laissé entre ses mains, on aurait sans doute eu droit à une pièce maitresse. Le reste des 7 parties qui constituent l’histoire est beaucoup trop long et présente peu d’intérêt. Manque de tension, action insipide, dialogues parfois maladroits. Même l’attitude de Batman que l’on sent abattu par le sort réservé à son ami, n’est pas bien retranscrite et l’on n’est pas touché comme la situation aurait dû le provoquer. Dommage qu’un tel événement amène si peu d’émotion. Seul l’épisode de Detective Comics qui voit Montoya et Allen interroger le suspect fait monter la pression.
En termes de dessins, l’homogénéité est à nouveau mal menée mais surtout l’épisode #86 de Robin est tout simplement très mauvais. Comment laisser passer un tel niveau sur un épisode de la franchise Batman ? Les fameux Pander Brothers massacrent l’épisode de Brubaker et nous font sortir de l’histoire. Seule l’idée d’utiliser des silhouettes transparentes pour évoquer la reconstitution de la scène de crime est bonne mais le reste est à pleurer. Les autres dessinateurs maintiennent une certaine qualité même si une nouvelle fois, ça sent parfois un peu la naphtaline.
Pour nous achever, on a perdu les couvertures de Dave Johnson qui magnifiait le premier tome. Urban propose à nouveau un édito de qualité. La suite, dans le tome 3.
Batman New Gotham tome 2 propose deux séries intéressantes dans leurs concepts et leurs conséquences mais seule la première aura procuré un quelconque plaisir, faute d’une exécution sans saveur ou presque et d’une partie graphique parfois peu admissible pour « Un homme à terre ». A lire toutefois pour Turning Points et les conséquences du crossover.
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