Ninjak Tome 1 (VF – Bliss Comics)

Présentation :

Scénario : Matt Kindt

Dessins : Clay Mann, Juan José Ryp, Butch Guice
176 pages – 10 € – Sorti le 08/09/16

Sollicitation BlissON NE DEVIENT PAS ESPION EN UN JOUR.

À l’époque : découvrez Colin King, jeune recrue du MI-6 pendant sa première mission, alors qu’il apprend l’art de l’espionnage et noue une dangereuse relation avec sa premère superviseuse…

Maintenant : Colin King est Ninjak, le plus grand espion de l’univers Valiant, un maître assassin expert en arts martiaux et en gadgets high-tech. Il est en mission pour traquer les Sept Ombres, une cabale secrète de maîtres shinobi qui semble avoir de mystérieux liens avec son passé et son apprentissage…

Matt Kindt (Divinity, The Valiant, Rai) s’associe à Clay Mann (X-Men : Legacy, Poison Ivy) et au légendaire Butch Guice (Bloodshot Reborn, Captain America…) pour une mission mêlant mysticisme et technologies de pointe dans ce premier volume des aventures en solo de Ninjak.

Contient Ninjak #1-5


Pour ce mois de septembre, Bliss nous aura gâtés. La fin du premier arc de Bloodshot Reborn dans le tome 2 et l’arrivée de Ninjak (déjà aperçu dans The Valiant) pour son premier tome, intitulé sobrement « l’Armurerie ». Ninjak est donc une série écrite par Matt Kindt, l’un des architectes Valiant (The Valiant, que j’ai lu, Rai, Unity ou encore Divinity) et dessinée dans sa majorité, du moins sur ces 5 épisodes, par Clay Mann, habituellement un artiste de couverture.

Ninjak ça raconte tout simplement les aventures de Colin King qui travaille pour les services secrets britanniques en tant que maître espion. On va le suivre infiltrer puis phagocyter l’Armurerie, une organisation trafiquante d’armes de destruction massive et autres commandes spéciales, qui officie sur le marché noir dans le plus grand secret. Colin va avoir affaire à Kannon, véritable King-Pin qui règne en monarque paranoïaque sur l’organisation, et à Roku, mi Medusa mi Psylocke, la garde du corps de Kannon. Chaque numéro est en plus complété par un back-up qui nous présente l’une des premières missions de Colin, c’est assez oubliable mais ça a le mérite de développer un peu le personnage principal.

Je dois dire que le résultat global m’a plutôt satisfait et j’apprécie de voir un héros véritablement implacable qui n’hésite pas à se salir les mains pour accomplir sa mission, maintenant le récit souffre un peu du mélange d’une multitude d’influences. En effet, Kindt est allé piocher un peu partout pour construire sa série : la dimension espion britannique est une référence claire à 007, le design très ninja me rappelle grandement un Snake Eye chez GI-JOE et l’apparence physique de Colin me fait clairement penser à Dick Grayson (le premier Robin, pour ceux qui ne connaissent pas), dont la dernière série en date, Grayson, lorgne aussi du côté de l’espionnage. Vous pouvez encore ajouter à tout ça les plus grands espions/assassins du jeux-vidéos, Sam Fisher ou l’Agent 47 et vous obtenez globalement Ninjak. Comme un très bon film d’action/espionnage, le rythme est très bien géré et même les échanges les plus posés entre un Colin infiltré et Kannon sont assez tendus. Le récit est parsemé de scènes d’actions et d’acrobaties menées tambour battant par l’auteur. Il jalonne en plus son histoire de quelques passages dans le passé du héros, un passé très « Bruce Waynien ». Ses parents, à défauts d’être décédés, sont absents et le gamin est élevé par un majordome peu recommandable.

En fait, je ne vois pas tellement l’apport personnel de Kindt, il a très bien digéré tous ces modèles du genre mais l’originalité n’est pas vraiment là, même si l’auteur tente une pirouette scénaristique en fin de tome. En effet, le 4ème numéro est construit comme une «origin-story» de Raku. Je ne vais rien dévoiler, mais on quitte le temps de 22 pages l’ambiance cinématographique des 3 premiers épisodes, pour un trip mystique au fin fond du Tibet. L’origine de Raku dénote tellement avec le reste du récit que ça m’a vraiment expulsé hors de ma lecture, Clay Mann est d’ailleurs remplacé par Juan José Ryp, dont le style ultra détaillé renforce encore le décalage. Si le vrai atout de cette série réside dans le background illuminé des personnages, pour l’instant je ne suis pas convaincu.

A mon avis, la force de ce comic est à chercher du côté des dessins. Pour le style, Clay Mann est à ranger dans l’école Coipel mais en plus esquissé, en tout cas, c’est très agréable pour les yeux. Certaines planches sont un vrai régal et l’artiste joue constamment avec les aptitudes physiques des personnages : combats à mains nues ou à l’épée, utilisation de gadgets, voltige et autres exercices d’équilibriste.  Un mot final sur l’édition toujours de très bonne qualité, avec une superbe couverture. Bliss s’aligne sur la politique tarifaire d’Urban (d’autres éditeurs VF devraient y penser, notamment Glénat avec des tomes 1 à 19,95 €, sans déconner ….) en proposant ce tome à 10 euros, l’effort mérite d’être souligné.

Une série fun, sans grande prise de tête et qui fait référence aux canons de l’espionnage sans jamais les réinventer. Ce n’est pas un énorme coup de cœur mais rien que pour les dessins et à ce tarif, vous pouvez vous laisser tenter. N’hésitez pas à laisser un commentaire et à donner votre note.