Animal Man by Grant Morrison – Book One (VO-DC Comics)

En 1988, Grant Morrison est débauché par DC Comics pour s’occuper d’un personnage plutôt oublié des lecteurs : Animal Man. Dans l’introduction qu’il a rédigée pour ce premier volume, Morrsion explique qu’une commande de 4 épisodes lui avait été faite avant de passer la main à un autre scénariste. Il restera finalement pour écrire 26 épisodes. DC Comics fête les 30 ans de la série en sortant une très belle intégrale en deux volumes, celui-ci contenant les épisodes #1 à #13, ainsi que le Secret Origins #39.

Buddy Baker a la capacité d’acquérir les capacités des animaux qu’il s’approche. Au début du comics, il est marié, a deux enfants et vit dans un pavillon de banlieue. Après avoir récupéré le chat de sa voisine, Violet, coincé dans un arbre, en utilisant son pouvoir, il rentre chez lui annoncer à sa femme qu’il souhaite reprendre une activité de superhéros « à temps plein », après une longue période d’inactivité. Aidé de sa femme, il entame son entrainement. Rapidement, il est contacté par un Docteur travaillant aux laboratoires STAR, qui rencontre un problème avec des singes.

Grant Morrison présente un Buddy Baker en banlieusard banal, sans emploi et sans grand charisme, l’exact opposé du superhéros habituel. Il lui octroie un objectif : la défense des animaux. Il lui trouve un ennemi en la personne de B’Wana Beast, un personnage, lui aussi oublié des lecteurs. Au bout de ces 4 premiers épisodes, DC lui demande de poursuivre la série. Il propose alors un épisode one-shot très original où un coyote anthropomorphe se fait écraser par un routier sur une route désertique. Pastiche de Bip Bip et le Coyotte où le lecteur est complice du scéanriste, l’épisode est très réussi. A partir de là, Morrison a trouvé un ton à la série. Il réinvestit des personnages oubliés tel Red Mask qu’il décrit vieillissant, inefficace, à la limite du pathétique. Il fait se télescoper de façon improbable des univers décalés, offrant une origine au personnage assez tarabiscotée où interviennent des extra-terrestres tout droit sortis de l’âge d’or des comics. Il met également en scène Animal Man dans des aventures domestiques loin des stéréotypes du genre où il est question de sauver l’univers. Baker affronte le Mirror Master dans un épisode hilarant où il est d’une inefficacité hallucinante et dont l’issue viendra de sa femme à coup de tatanes bien placés. Il fait équipe avec le Martian Manhunter pour une aventure domestique là aussi tout en second degré. Vous l’aurez compris, l’humour est omni-présent dans ce Animal Man, apportant une certaine décontraction à ces épisodes qui s’avalent d’une traite.  Malgré leur âge, ce sont des histoires d’une fraicheur incroyable et absolument réjouissantes que nous conte Grant Morrison. Le scénariste aborde des thèmes sérieux comme la cause animale, l’écologie ou l’apartheid avec toutefois une certaine naïveté, ce qui fait de la série un croisement étrange entre récit superhéroïque type années 60 et thèmes sociaux mais cela a son charme.

Les dessins, pour l’essentiel de Chas Truog, bien qu’encrés dans leur époque, sont inventifs et emprunts de cet humour qui donne le ton à la série, dans des expressions ou des postures parodiques. Quelques hommages filtrent par -ci par-là, notamment celui à Watchmen, dans l’introduction de l’épisode 7 avec ses taches de peinture rouge. Un travail efficace et très propre.

 

Animal Man par Grant Morrison est excellent et tout simplement indispensable ! Sans aucun doute, l’une de mes meilleures lectures comics ! Un Book Two viendra clore ce court run, le plutôt possible, espérons-le. J’ai hâte ! En attendant une parution VF…

10
Indispensable
En Bref...
Un must read !