Depuis le temps que je vante les qualités de The Immortal Hulk, il est temps d’en parler un peu plus en détail. Quoi de mieux que cet épisode #8, qui fait suite à un cliffhanger hallucinant révélé par la couverture du présent numéro, pour vous donner envie !
Recherché pour de supposés crimes, traqué par une agence gouvernementale plus ou moins officielle dirigée par Reginald Fortean, et pisté par une journaliste, Bruce Banner est en fuite. Dans les premiers épisodes, il tache de faire de bonnes actions en aidant certains personnes qui se trouvent en difficulté. Depuis lors, la traque s’est resserrée et Banner doit s’occuper de sauver sa peau. Dans cette version de Al Ewing, Banner est un individu torturé et qui doute alors que Hulk est extrêmement intelligent et fort, doté de la (nouvelle) capacité de sentir si une personne ment. Si le postulat de départ n’est pas innovant pour Hulk, la forme, elle, est inédite : une ambiance horrifique à l’image des séries EC Comics des années 50. Les 4 premiers épisodes de la série construits sur le modèle un épisode – une histoire entraient parfaitement dans ce cadre. Depuis, Ewing a choisi une forme d’arc plus long mais tout aussi efficace. Côté histoire, en ramenant notamment Sasquatch, le scénariste a su user habillement de la continuité du Colosse de Jade en proposant systématiquement des cliffhangers assez fous ! En témoigne celui de l’épisode #7 où l’on voit Hulk ou plutôt des morceaux de Hulk flotter dans des bocaux, conséquence de l’affrontement avec les Avengers !
Découpé, démembré, incisé au scalpel, Hulk est étudié par les hommes de Fortean dans un laboratoire secret. Pendant ce temps, Carol Danvers et Alpha Fight tentent de le localiser pour le retrouver. Hulk va-t-il réussir à réunir tous ses morceaux éparpillés et à se libérer, telle est la question que l’on se pose à l’ouverture de cet épisode #8. Je me garde bien de vous en révéler l’issue.
Le scénario de Ewing aussi bien que la mise en page de Bennett font la réussite de The Immortal Hluk. L’étude au scalpel de Hulk est représentée de façon détaillée, précise. On souffre pour lui. La présentation des morceaux de Hulk dans les bocaux fait froid dans le dos. L’intelligence de Hulk va faire des merveilles ici et sa narration sous forme de gaufrier permet d’en sentir toute la progression. Puis arrivent ces deux pleines pages absolument magiques qui font se dresser des poils sur les bras du lecteur – d’horreur et de plaisir ! Al Ewing fait monter la pression et utilise bien la dualité Hulk/Banner et nuit/jour pour une fin qui nous rend inquiet pour Banner.
Le style pas vraiment Mainstream de Joe Bennett convient superbement à l’esprit de la série. Il sait rendre Hulk à la fois herculéen et effrayant, en travaillant systématiquement sa mise en page. Les doubles pages proposées sont toujours d’une rare efficacité. Vous l’aurez compris, la symbiose entre le scénariste et le dessinateur est totale ! On notera également les splendides couvertures réalisées par Alex Ross !
The Immortal Hulk est, avec Venom, sans doute la meilleure série de ces derniers mois, côté Mainstream. Une approche horrifique inédite, des idées folles, des cliffhangers hallucinants et une partie graphique aux petits oignons: tout est réuni pour faire de cette série un futur chef d’œuvre ! J’ADORE !