Ce deuxième épisode de la série Rorscach laisse la même bonne impression que l’épisode inaugural. L’inspecteur commence son enquête sur Myerson en se rendant dans l’immeuble où il a vécu. Tout, dans la mise en scène, le déroulé, les décors, les personnages, évoquent des films américains des années 70. Le jeu de mise en page mettant en parallèle passé et présent fonctionne remarquablement. Les dialogues sonnent justes et les indices accumulés accentuent le mystère. Tom King fait preuve d’une sobriété épatante. Les liens avec l’univers originel de Watchmen sont toujours plus que ténus, ce qui permet à tous les lecteurs de s’immerger sans difficultés dans la série.
La partie graphique fait également dans la sobriété, se retenant de proposer des planches tape-à-l’œil. C’est surtout dans le story-telling que Jorge Fornes est bluffant, s’inspirant de cadrages cinématographiques. Ses décors et ses designs imposent l’ambiance 70’s qui fascine. Dave Stewart sait jouer des couleurs tout en finesse, mettant en valeur le trait du dessinateur. Ce dernier propose également un extrait de comic « The Citizen », très réussi.