Slum Kids – Tome 1 (VF)

Slum Kids - Tome 1
Date de Sortie
30 août 2023
Scénario, dessin & couleurs
Petit Rapace
Editeur
Rue de Sèvres - Label 619
La note de ComicStories
9

Après une première histoire courte dans Lowreader #2, l’univers de Slum Kids créé par Petit Rapace Aka Simon Thuillier revient pour un premier tome percutant chez Rue de Sèvres, au sein du Label 619 !

Slum Kids se place dans un bidonville où chacun survit comme il peut, à commencer par les enfants, livrés à eux-mêmes, entre la drogue, la violence et la corruption. Eingyi, Bambi et Lombric, trois de ces gamins forment un petit groupe qui se sert les coudes mais leurs dissentions sur la façon de s’en sortir et sur la réaction à avoir lorsque le plus faible d’entre eux se fait prendre à parti par une bande rivale va les conduire sur un chemin dangereux qui les dépasse…

Un univers très sombre

L’univers imaginé par l’auteur est d’une noirceur totale, accentuée par le fait que le récit met en scène des enfants. Drogue, violence, harcèlement, comportements mafieux, tous les ingrédients pour une atmosphère lourde et pesante sont bien là. L’auteur creuse ce filon sans se fixer de limites, mettant en scène des personnages particulièrement malveillants et cruels, et se montrant prêt à sacrifier des protagonistes importants dans des circonstances très dures.

Toutes les faces de l’humanité

Mais de cet univers glauque émerge, à travers les trois gamins, une humanité forte qui ne veut pas disparaitre ! Faisant preuve de solidarité et de soutien, le groupe se révèle immédiatement attachant grâce à l’écriture de Petit Rapace qui mise efficacement sur les relations entre personnages. Et les adultes n’ont clairement pas le beau rôle dans Slum Kids, représentant la face très sombre de l’humanité, à travers une galerie de salopards sans pitié.

Quelle réponse à la violence ?

L’auteur évoque de multiples thèmes comme le harcèlement, le courage, la solidarité mais ce qu’il questionne à travers les dissentions entre Eingyi et Bambi est la réponse que l’on peut donner à la violence. Peut-on répondre à la violence par la violence ou celle-ci ne fait elle qu’engendrer un chaos supplémentaire ? La réponse proposée semble évidente tant l’état des jeunes protagonistes, à la fermeture de ce volume introductif, est sans équivoque.

Envolées surnaturelles inattendues

L’auteur entraine sa petite bande sur des chemines surnaturels assez inattendus mais efficaces, portés par une partie graphique très gore où rien n’est épargné au lecteur. Le dernier tiers du livre propose un trip fantastique et sanglant où le James Harren d’Ultramega semble s’être invité sur quelques planches totalement soufflantes !

Le souffle coupé

L’écriture vive de Petit Rapace, imposée par un rythme sans temps mort et une narration graphique percutante qui régale autant dans des scènes d’action impeccables que dans l’intimité du chagrin, emporte le lecteur sans qu’aucun répit ne lui soit permis, l’abandonnant, le souffle coupé, sur une ultime scène qui laisse groggy. En attendant la suite avec impatience…14

Difficile de ne pas s’attacher à ces gamins qui survivent comme ils peuvent dans cet univers très sombre ! Slum Kids délivre un message d’humanité porté par une partie graphique percutante !

Points forts
Un univers graphique original et percutant
Des personnages attachants
La tournure fantastique inattendue
Les thèmes abordés
9