Alors que le génial Giant Days semble en stand-by en VF faute de ventes suffisantes (snif) et s’arrête en VO, John Allison se lance dans une mini-série à l’esprit toujours aussi barré.
Le révérend Penrose s’oppose aux forces du mal qui sévissent dans sa région. Il va recevoir du soutien de sa hiérarchie en la personne de Billinda, jeune vicaire un brin candide. Cette dernière fait la connaissance de Maggie MacGuire, qui tient un bar et dont les intentions ne sont visiblement pas ce qu’elles semblent être.
D’entrée, l’ambiance loufoque s’impose à travers les personnages : la féroce femme qui aide le révérend, la totalement à l’ouest Billinda ou Maggie et sa volumineuse tignasse violette. Les situations sont décalées, les caractères s’opposent à travers des dialogues croquignolets et l’histoire dérape inévitablement sur la fin.
Le sens du décalé de John Allison est bien présent dans cette mini-série mais l’intrigue est, pour le moment, assez mince et n’emballe pas totalement. Côté personnage, seule l’ambiguë Maggie MacGuire est vraiment attachante de par son double jeu. Les autres personnages sont bien barrés mais manquent encore d’épaisseur. On se doute bien que le scénariste en garde sous le coude et le lecteur qui l’apprécie a toutefois envie d’aller voir la suite.
C’est du côté du dessin que la déception est davantage présente. John Allison dessine lui-même son histoire et le résultat n’est pas extraordinaire. Volontairement caricatural et mettant l’accent sur les expressions, son dessin a trait relativement simplifié qui manque de chair. Les décors sont minimaux et l’ensemble manque de dynamisme. On aurait préféré retrouver une Max Sarin aux crayons !