Après une première tentative qui n’a pas trouvé son public, il y a 5 ans, Urban Comics donne une seconde chance au run de John Byrne sur Superman en étendant la collection Chronicles à l’Homme d’Acier avec la sortie de deux volumes d’un coup ! Le premier, qui nous intéresse dans cette chronique avant l’arrivée de celle du deuxième bientôt, reprend le contenu du tome de Man of Steel resté sans suite : La mini-série Man of Steel ainsi que les débuts de Byrne et Marv Wolfman sur Superman !
1985 : Crisis on Infinite Earths redéfinit l’univers DC. L’éditeur charge alors différentes équipes de reprendre la destinée des personnages iconiques, livrant celle de Superman à un John Byrne tout juste sorti d’années dorées chez Marvel ! Pour cela, l’artiste propose une mini-série en 6 parties afin de « recréer » le personnage et de le mettre plus en accord avec ce qu’attend le public de l’époque, plus réduit mais plus exigeant.
Man of Steel
La mini-série, maintes fois éditée et rééditée, est un classique ! Par sa compréhension et sa redéfinition du personnage, mêlant modernité et lustre de l’Age d’Or, John Byrne s’empare à merveille de Superman. Chaque épisode revient sur une composante de ce qui fait l’Histoire et l’essence du Kryptonien, entre ses origines, ses relations avec ses parents, Lana Lang, Lois Lane ou Lex Luthor, ainsi que leurs influences sur son évolution. Graphiquement, John Byrne est également au top avec une véritable maitrise de l’univers.
Une relance en trois 3 mouvements
Suite à cette mini-série, DC Comics décide de lancer 3 séries Superman avec le titre phare Superman, le classique Action Comics et une troisième série intitulée Adventures of Superman, titre proposé par Byrne, en inspiration des séries TV de son enfance. Les deux premiers titres sont signés par l’auteur britannique, la première reprenant certains fils narratifs lancés dans Man of Steel pour de nouvelles aventures, le second s’engageant sur la voie d’épisodes en un pour des Team-up avec des personnages DC Comics choisis par l’auteur. Adventures of Superman, elle, est scénarisée par Marv Wolfman qui, quelques années auparavant éclaboussait de tout son talent New Teen Titans, et dessinée par Jerry Ordway, et vient répondre aux évènements se déroulant dans Superman.
Des épisodes excellents, certains marqués par une écriture qui a un peu vieilli
John Byrne et Marv Wolfman livrent d’excellentes histoires épiques qui n’oublient pas également de développer les personnages. Au delà de Clark Kent / Superman, qui trouve une dimension incroyable au fil des épisodes, ce sont des personnages comme Lex Luthor ou Lois Lane qui bénéficient d’une évolution précieuse. Provenant aussi bien du cerveau du britannique que de celui de l’américain, les idées nouvelles et fraiches sont légion et enrichissent considérablement la mythologie du héros de Metropolis. Si l’ensemble se lit encore remarquablement aujourd’hui, certains épisodes – notamment sur Action Comics – pâtissent toutefois d’une écriture un poil vieillotte dans leur narration. Rien de surprenant compte tenu de leur date de création mais rien de rédhibitoire non plus.
Une partie graphique impeccable
Ce qui conserve indéniablement toute sa vitalité est la partie graphique qui illustre ces épisodes. Qu’elles soient l’œuvre de John Byrne ou Jerry Ordway, dans des styles différents, les planches sont un régal de composition et de rythme ! D’une précision et d’une richesse assez folles, le travail des artistes marque profondément et est une référence, encore aujourd’hui.
Un travail éditorial considérable
Comme dans tous les volumes de la collections Chronicles, le travail éditorial de remise en contexte et d’éclairage est considérable et toujours pertinent. Les textes de John Byrne, Dick Giordano ou encore Ray Bradbury, ainsi que le courrier des lecteurs se révèlent toujours dignes d’intérêt.
Ce premier volume de Superman Chronicles propose le début de run du John Byrne et Marv Wolfman qui reste une référence des décennies après sa création. En espérant que le nom du britannique soit, cette fois-ci, associé, pour Urban Comics, à succès commercial, d’autant que l’éditeur réalise comme toujours un gros travail éditorial. De quoi convaincre les plus réticents !