Lointaine héritière de la série éponyme parue pendant une vingtaine d’années de 1954 à 1974, Superman’s Pal Jimmy Olsen se démarque clairement de la production DC Comics usuelle par son ton humoristique et décalé. Après lecture, Matt Fraction semble être un scénariste adéquat pour cette ambiance loufoque et détendue. Le monsieur sait y faire dans la partie de l’humour comme on l’a constaté sur Sex Criminals chez Image Comics. Il s’associe à Steve Lieber, lui aussi habitué aux titres « second degré », tel The Fix ou Superior Foes of Spider-Man, réalisés avec son complice Nick Spencer.
Jimmy Olsen est un journaliste casse-cou et aventurier sans limite du Daily Planet. Il réalise des reportages totalement loufoques et risqués qui coûtent régulièrement une coquette somme en réparations et dédommagements au journal ! Il est décidé que le jeune homme ira accomplir ses exploits très suivis des lecteurs et internautes, loin de Metropolis.
Matt Fraction adopte un ton relativement léger pour conter les aventures de Jimmy Olsen. L’humour est omniprésent, clins d’œil multiples à l’appui, laissant le lecteur le sourire aux lèvres assez régulièrement. Construit comme une suite de mini-histoires qui s’enchaînent, le récit présente un personnage attachant, un peu dépassé par sa propre audace inconsciente. L’histoire s’inscrit dans l’univers habituel de Metropolis avec un Superman surtout là pour sauver la mise à son ami. L’histoire se lit avec plaisir, essentiellement grâce à ce ton décalé, mais l’ensemble a pour le moment un gout d’anecdotique. Ce sentiment est toutefois atténué par le cliffhanger plus sombre et mystérieux.
Steve Lieber réalise un travail très propre, avec une régularité et un souci du détail qu’on ne lui connait pas toujours. Ces expressions exagérées conviennent parfaitement au titre. Les couleurs de Nathan Fairbairn participent également à cette réussite graphique.