Le premier volume fut un choc ! Virtuose à tout point de vue, The Department of truth a été l’un des évènements de l’automne 2020 en VO ! Thriller labyrinthique et oppressant, le comic de James Tynion IV fut aussi la confirmation d’un artiste au talent incroyable : Martin Simmonds !
Cole Turner a rejoint l’équipe de Lee Harvey Oswald avec conviction mais plus il en apprend sur le Département de la Vérité, plus son esprit vacille. Et sa rencontre avec Hawk Harrison, sorte d’homme à tout faire de l’organisation, ne va rien arranger, bien au contraire.
Laissant de côté les épisodes one shots 6 et 7, ce deuxième tome s’ouvre sur la rencontre de Cole Turner avec Hawk, personnage central de l’organisation et quasi « héros » de ce tome. L’individu est chargé de créer des évènements destinés à diffuser des informations qui doivent devenir des vérités aux yeux du grand public et s’opposer aux théories complotistes. Tout au long des 6 épisodes proposés, Hawk fait un show incroyable aux yeux de Turner livrant les clés des agissements de l’organisation pour contrer les fake news. Et le moins que l’on peut dire, c’est que l’esprit de Cole Turner, comme celui du lecteur, chancelle. Le scénariste brouille les pistes, utilise habillement son personnage, à la fois détestable et d’une décontraction déconcertante, et dont la repartie fait régulièrement sourire, et entraine le lecteur dans une lecture exigeante, très référencée et quand même bien bavarde par moment, au point parfois de le perdre.
James Tynion IV s’essaye également à l’exercice de style avec un diptyque autour de la légende du Bigfoot, utilisant avec grande réussite le journal intime comme medium. L’auteur parvient à toucher profondément avec cette histoire d’héritage filial et offre une respiration bienvenue au lecteur.
Le scénariste questionne ainsi le lecteur sur la vérité. Est-elle gravée dans le marbre ou un fait admis par la majorité et fabriqué par les puissants ? A l’heure des réseaux sociaux, qu’est la vérité ? Qui la façonne ? Autant de questions qui transpirent de ce thriller haletant et angoissant.
L’artiste Martin Simmonds réalise encore des prouesses en continuant d’apporter de nouveaux éléments à son style déjà si riche. Travaillant sa mise en page, multipliant les gros plans malaisants, farcissant ses pages de taches, usant de couleurs incandescentes, l’artiste ajoute toujours plus au trouble de la série. Une partie graphique époustouflante !
The Department of truth continue d’être ce thriller oppressant, passionnant et exigeant, quitte à parfois perdre son lecteur. Porté par l’art splendidement angoissant de Martin Simmonds, la série de James Tynion IV fascine !