Difficile d’imaginer démarrage plus compliqué pour ce titre. Porte étendard du nouvel éditeur AWA dirigé par Axel Alonso et Bill Jemas, The Resistance part d’un pitch de saison avec un virus qui tue plusieurs millions d’être humains. Lancement tué dans l’œuf par le confinement, auquel s’ajoute sans doute une envie toute relative des lecteurs de se lancer dans une série qui leur rappelle leur quotidien. Néanmoins, l’équipe créative ne peut qu’attirer ! Joe Michael Straczynski, de retour à l’écriture de comics, Mike Deodato Jr et Frank Martin s’associent pour cette mini-série en 6 parties.
Un virus extrêmement contagieux et létal à 95% se répand sur Terre, tuant des millions de personnes. Chaque état réagit alors à sa façon, employant toute sorte de moyens plus ou moins moraux. Puis un jour, le virus cesse de tuer simultanément partout dans le monde. Mais de nombreux pays ont déjà pris des mesures qui fondamentalement changer le monde et les 5% de personnes contaminées qui ont survécu ne cachent-elles pas quelque chose ?
Partant d’un postulat éculé qui occupe un bon tiers de l’épisode, JM Straczynski fait doucement évoluer son récit vers un univers nettement plus original et riche. Le déroulé de la pandémie est bien orchestré et montre bien ce dont sont capables les dirigeants, au prix de sacrifices humains inimaginables et les anonymes, mêlant humanité profonde et foi. Puis le scénariste s’intéresse aux dérives des dirigeants pour emmener son intrigue vers un suspens politique particulièrement prenant. Il y a ajoute un aspect fantastique qui va clairement prendre un place importante dans la suite. On ressort de la lecture de ce numéro #1 avec l’impression d’avoir, entre les mains, un titre dont la richesse est immense et qui n’a sans doute pas encore révéler tout son potentiel. On pourra même peut-être trouver que le scénariste a voulu rajouter du mystère à du mystère dans un premier épisode déjà bien rempli.
Mike Deodato Jr et son coloriste Frank Martin réalisent une partie graphique impeccable. Dans son style habituel de découpage vertical, le dessinateur fait dans le sobre et l’efficace, oubliant de nous asséner ses cases penchées. La mise en page est redoutable et les couleurs tout en finesse.