Découvert grâce à The Few édité par Hi-Comics, le duo d’artistes Sean Lewis – Hayden Sherman revient avec une mini-série qui creuse à nouveau le filon du monde dystopique où la population est sous la surveillance d’un pouvoir dominant, laissant à l’abandon une partie de sa jeunesse, qui tente de trouver son salut au travers des technologies qui ont envahie le monde.
Ce premier épisode installe l’univers imaginé par les auteurs de façon assez habile. Le récit, non linéaire, distille les éléments de ce monde suffoquant par petites bribes, éveillant l’attention du lecteur. Démarrant sur une scène de survie plutôt violente, l’histoire prend le temps ensuite d’exposer ce qui a poussé les personnages à se réunir pour résister.
L’introduction des personnages et de leur destinée proposée par Sean Lewis les rend d’emblée attachants. Cette caractéristique est une des forces du scénariste que l’on avait déjà constatée sur The Few. Le caractère et l’environnement qu’il leur impose, provoque chez le lecteur l’envie de suivre les protagonistes.
Le développement du propos général n’apparaît pour le moment qu’en filigrane mais l’exposition est suffisamment engageante pour appâter le lecteur.
Insérée en fin de single, une courte histoire de 3 pages développe l’univers dominé par les technologies imaginé par les auteurs. Bonus sympa.
La patte graphique qui avait tant marqué dans The Few est de nouveau éclatante ! Le trait écorché mais tellement vivant et dynamique de Hayden Sherman s’impose au lecteur. La mise en page est redoutable. La taille des cases, souvent imposantes, apporte une puissance incontestable. Le choix d’une double quasi-bichromie gris rose puis beige rouge fonctionne parfaitement. Hayden Sherman sait également parfaitement rendre palpable les émotions.
Ce style indé ne plaira sans doute pas à tout le monde mais si l’on y adhère, il possède une force indéniable.