Tony Chu – Pousse café (VF-Delcourt)

Tony Chu - Pousse Café
Date de Sortie
7 juillet 2021
Scénario
John Layman, Tim Seeley
Dessin & couleurs
Afu Chan, Rob Guillory, Mike Norton
Editeur
Delcourt
La note de ComicStories
7.5

Les crossovers ne sont pas l’apanage des Big Two ! En effet, John Layman s’est fait doublement plaisir, d’abord en 2021 en mêlant ses séries Tony Chu et Outer Darkness, quelques années après un premier croisement avec Revival de Tim Seeley en 2014.

La première partie, entièrement l’œuvre scénaristique de John Layman est un régal pour les amoureux de Tony Chu et Outer Darkness. L’auteur parvient à entremêler les deux univers pour proposer un récit fidèle à l’esprit décalé des deux séries. La cast de personnages riches et barrés qui forment l’équipage du Charon, vaisseau explorant l’univers peuplé de monstres et de démons, vient percuter celui de Tony Chu, Poyo en tête ! Les étincelles produites proviennent de situations improbables et d’un humour méta particulièrement réjouissant et efficace. John Layman fait preuve d’une auto-dérision irrésistible.

La partie graphique, réalisée essentiellement par Afu Chan, dessinateur de Outer Darkness, que vient épauler le toujours excellent Rob Guillory, se fond parfaitement dans le ton de l’histoire de John Layman. Le trait rond et dynamique de Chan, qui excelle dans l’ironie des personnages et des monstres, répond au dessin plus pointu mais pas moins expressif de Guillory.

Ce triptyque, s’il est anecdotique dans l’œuvre Tony Chu, demeure néanmoins une friandise dont le lecteur se délecte et fait regretter l’arrêt brutal de Outer Darkness que les lecteurs francophones n’auront pas le plaisir de découvrir.

Le deuxième récit, chronologiquement antérieur au premier, croise les séries Tony Chu et Revival. En deux parties, l’histoire proposée est nettement plus convenue, aussi bien dans son déroulé que dans son exploitation des univers respectifs. Le ton du premier épisode signé John Layman est dans la droite ligne des séries du scénariste avec un décalage agréable. La seconde partie, signée Tim Seeley a du mal à captiver et offre un ton nettement plus sérieux qui fonctionne moins. Les parties graphiques, signées Rob Guillory et Mike Norton, sont très bonnes dans leurs styles respectifs.

Divertissant mais inégal, ce duo de crossovers vaut essentiellement pour le triptyque Tony Chu/Outer Darkness, petite friandise à déguster goulument. 

7.5
Points forts
Tony Chu/Outer Darkness, très fun
Une partie graphique de haute volée
L'humour méta, très drôle et ultra efficace
Points faibles
La partie signée Tim Seeley qui n'a pas le peps du reste
Reste anecdotique en regard des séries originales
Revival/Tony Chu, récit convenu