Dès l’ouverture du polar de Rory McConville, Joe Palmer et Chris O’Halloran, on sent le parfum de Fargo des frères Cohen ou de certains films de Quentin Tarantino ; parfum qui ne quittera pas le lecteur jusqu’à la dernière page.
Dans Write it in blood, Cosmo et Arthur Pryce, deux frères porte-flingues sur le point de raccrocher, règlent un dernier coup mais l’affaire tourne mal. Il faut dire que les deux frangins sont plutôt du genre bras cassés.
Rory McConville mêle à son histoire une multitude d’ingrédients qui sont parfaitement amalgamés pour offrir un polar qui n’est que pur plaisir. Le cast de personnages est redoutable d’efficacité à commencer par le duo de frères qui n’ont pas forcément des rêves de gros durs. Si les gestes et attitudes sont bien là, l’un comme l’autre ont des petits penchants qui ne cadrent pas vraiment avec l’idée que l’on peut se faire d’hommes de main. Et bien sûr, la bavure de l’un va entrainer le duo dans une course-poursuite sanglante avec leur boss qui voit sa stature se fragiliser.
Les rebondissements sont plus rocambolesques les uns que les autres, les situations souvent génialement grotesques et les dialogues vifs et piquants, flirtant avec l’absurde. Un second degré réjouissant s’impose en permanence ! Si l’ensemble a un petit gout de déjà vu, le lecteur avale les 4 épisodes d’une traite, le sourire aux lèvres d’un bout à l’autre du récit.
Graphiquement, Joe Palmer a un dessin qui manie avec talent la mise en page, délivrant un story-telling très efficace. Son trait joue avec les noirs qui dialoguent habillement avec les aplats de couleur de Chris O’Halloran. Les personnages possèdent de vraies « gueules » et les lieux fréquentés font offices de classiques du genre.
Dans la lignée de nombreux classiques du genre, Write it in blood est un polar ébouriffant qui offre un vrai bon moment de lecture !