Après un premier tome sympathique mais non dénué de défauts, voici la deuxième livrée de l’archet vert version Rebirth. Ben Percy est toujours au scénario et aux dessins, Stephen Byrne vient apporter son soutien aux deux dessinateurs déjà installés sur le titre : Juan Ferreyra et Otto Schmidt.
On avait laissé Oliver échoué sur une plage d’une île après l’explosion de l’Inferno. Le symbole était fort. Qu’en a fait Ben Percy ?
Le scénariste commence par un arc en deux parties qui développe les relations entre Emiko et Shado dans la continuité du tome 1, faisant appel au passé de cette dernière avec son Oyabun, amené dans le run de Mike Grell. Il développe également les relations entre Emiko et Oliver Queen au sein d’une intrigue se déroulant dans le passé et faisant intervenir le vilain L’horloger. Le premier volet entre Emiko et sa mère est plutôt bien construit même si le dragon-Oyabun m’a paru too much et la résolution un peu rapide. L’Oyabun fait davantage mafieux de seconde zone et a perdu la stature qu’il avait à l’origine. Le personnage perd de sa saveur. Le second volet avec L’horloger n’est par contre guère passionnant et a un déroulement trop facile et un peu fade. Ben Percy développe néanmoins le concept d’Emiko et de sa « famille ». La jeune fille se montre déterminée et en recherche d’attaches auprès de son demi-frère et de sa mère. Ce « triangle » pourrait enrichir la série dans le futur. Emiko est décrite comme une ado en quête de repères et est attachante.
Ben Percy poursuit ensuite son intrigue autour de ces vilains du Neuvième cercle. Dinah et Oliver se retrouvent sur l’ile qu’ils vont explorer. Une partie de l’arc se concentre sur leur relation, l’auteur essayant de construire la caractérisation des personnages. Cela reste assez superficiel et un poil maladroit. L’exploration de l’ile conduit à une situation assez intéressante, mêlant thème écolo, respect des peuples, corruption industrielle et suspense, tout en continuant l’intrigue initiale. Là aussi, coïncidence un peu facile et fin trop rapide gâchent un peu le plaisir. Néanmoins, cela reste le meilleur passage du tome.
Vient alors l’arc avec le train sous-marin Shanghai-Seattle imaginé par le père d’Oliver. Percy introduit cette idée pas inintéressante mais qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Cela aurait mérité une allusion dans un épisode précédent au minimum. On a l’impression que le scénariste a une idée et qu’il la met dans sa série mais qu’il n’a rien anticipé. La série perd alors en pertinence et en qualité. Le reste de l’histoire est une course poursuite géante sous-marine plutôt sympathique et pleine d’action mais pas vraiment marquante. Ben Percy réutilise Eddie Fyers, lui aussi introduit dans le run de Mike Grell. Mercenaire impitoyable et sans scrupules, sa présence offre une continuité sur le long terme bienvenue. Néanmoins, il n’est pas très développé. Quelques pointes d’humour plus ou moins efficaces viennent ponctuer les multiples bastons.
L’ensemble offre une lecture agréable et fun mais les personnages manquent d’épaisseurs et ce tome pâtit d’une intrigue vraiment marquante et d’enjeux cruciaux.
Les dessins d’Otto Schmidt et de Juan Ferreyra conservent leur originalité du premier tome mais l’un comme l’autre ont du mal à créer des personnages avec des visages réguliers. Juan Ferreyra est néanmoins l’artiste idéal pour l’arc de la course poursuite sous-marine. Il réalise des planches dynamiques et propose des concepts graphiquement imaginatifs. Son trait reste vraiment agréable et ses couleurs saturées, puissantes. Otto Schmidt utilise son trait fin et ses tons chauds pour illustrer l’épisode explorant la relation Dinah-Oliver. Là aussi, il y a adéquation. Stephen Byrne s’occupe des trois autres épisodes. Son style possède nettement moins de personnalité que ceux de ses compères mais cela reste tout à fait correct. Les trois dessinateurs se chargent des dessins, de l’encrage et des couleurs. Ils parviennent à donner une certaine unité graphique, ce qui est positif.
L’édition d’Urban est bonne avec un résumé du tome précédent, une présentation des personnages et une galerie de couvertures.
Green Arrow tome 2 est une lecture fun et agréable mais qui manque de consistance et d’une intrigue réellement marquante. Malgré des visages très irréguliers, la partie graphique conserve une certaine originalité et une certaine qualité. A lire, en espérant que la série gagne en épaisseur dans ses prochains tomes.
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