Superman Rebirth Tome 2 : Au nom du père (VF – Urban Comics)

Superman Rebirth - tome 2
Date de Sortie
26 janvier 2018
Scénario
Peter j. Tomasi, Patrick Gleason
Dessins
Patrick Gleason, Doug Mahnke
Editeur
Urban Comics
Prix
15,50 €
La note de ComicStories
9.5

Après un très bon premier tome qui pâtissait toutefois de sa structure d’arc un peu long en 6 parties, Peter Tomasi et Patrick Gleason proposent à partir de l’épisode 7 qui ouvre ce tome 2, des arcs en 1 ou 2 épisodes, en profitant au passage pour asseoir le ton qu’ils souhaitent donner à leur série. On percevait déjà une certaine inflexion dans le tome 1 mais là, la proposition est claire d’entrée de jeu avec cet épisode à la fête foraine.

La famille Smith/Kent décide d’aller passer du bon temps après que Superman ait parcouru le monde pour aider ses camarades superhéros. Les situations sont classiques mais bien menées et dialoguées. C’est très drôle, très frais notamment grâce à Jon et totalement le genre d’épisode qui manquait à la période NEW 52. Les dessins de Jorge Jimenez y sont également pour beaucoup. Son trait fin, aux visages un peu ronds et aux expressions parfois juste esquissées convient parfaitement à cet épisode familial. Sa mise en page à la fin de l’épisode avec une répétition de cases en ne modifiant que les expressions des visages distille à merveille l’humour recherché.

Le deuxième arc, en 2 épisodes, est un hommage au New Frontier de Darwin Cooke, ce chef d’œuvre scandaleusement indisponible à prix décent et dans une édition digne de ce nom en VF. L’édition VO est toutefois lisible par tous ou presque puisque even with a level relativement light we can s’en sortir…Alors n’hésitez plus et ruez-vous sur ce comics essentiel !

L’arc de Tomasi et Gleason est rempli de clins d’œil à son ainé et est une pure aventure. Doug Mahnke, comme à son habitude compense des visages pas toujours réguliers par un souci du cadrage précis et efficace. L’artiste se fait plaisir – et nous fait plaisir – en dessinant des monstres préhistoriques effrayants et des paysages de jungle tout à fait remarquables. Un bon arc agréable mais pas le meilleur du tome, notamment en raison d’un humour moins présent que dans le reste du comics.

Vient ensuite l’arc qui donne son titre au tome où Superman et Batman vont mettre au défi leurs fils respectifs de collaborer pour réussir quelques épreuves. Ce couple d’épisodes voit le retour aux pinceaux de l’incomparable Patrick Gleason et son style repérable au premier coup d’œil. Cet arc est marqué par une drôlerie imparable et une inventivité scénaristique et graphique géniale.

En premier lieu, les caractères opposés des deux gamins font des étincelles. Damian et son insupportable caractère de cochon vient percuter la bonhommie de Jon. Les dialogues et les coups qui en découlent sont magiques ! La présence de Personne, fille du vilain homonyme chargée de superviser le duo et dont la maturité est surprenante en comparaison de celle des deux garnements, crée des situations décalées qui visent justes. Voir les réactions des deux pères observant leurs rejetons se livrer à des joutes verbales et physiques pimente le récit, tant ils sont comme leurs fils, avec un peu de sagesse en plus. Le côté rocambolesque des épreuves imposées et l’intervention du bestiaire de Damian, notamment Goliath, croisement entre un dragon et une chauve-souris, rendent délectables leurs péripéties.

L’ensemble est magnifié par la patte de Gleason. Ses dessins, d’un incroyable dynamisme, aux contours ronds et aux découpages originaux font toujours le même effet. Sans compter les multiples pleines pages dont il nous gratifie. L’habituelle colorisation chaude qui accompagne ses planches renforce la tonalité de la série.

Ce diptyque est vraiment excellent !

Dernier acte de ce tome, les épisodes 12 et 13 présentent Frankenstein à la poursuite de la criminelle extraterrestre Kroog qui s’est fait passer pour une connaissance de Lois. Cet arc peut paraître au premier abord comme une histoire essentiellement d’action mais les relations tissées entre Frankenstein et sa Lady sont d’une belle justesse et laisse un gout de douce mélancolie lorsque l’on tourne la dernière page.

Aux dessins, retour de Doug Mahnke qui propose une narration visuelle efficace et quelques double-pages très belles et inventives. Les designs utilisés pour Frankenstein et Lady Frankenstein sont très séduisants. La mise en page de la scène de la bague est bluffante d’intensité et d’émotion.

Cette famille Smith/Kent est rudement attachante sous le stylo du duo Tomasi-Gleason et l’on a hâte d’avoir en main les tomes 3 et 4 qui vont rapidement venir d’ici l’été prochain. Si vous aimez le Superman « action », vous ne serez pas lésé, on est servi. Mais cette caractéristique est davantage développée dans la série Action Comics qui paraît dans le kiosque Justice League et est toujours étrangement absente en librairie.

L’édition d’Urban comics fait dans le classique pour cet éditeur qui réalise toujours un très bon travail. Un édito qui rappelle les statuts-quo en début d’ouvrage et une galerie de couvertures à la fin.

Superman Rebirth est une série qui a trouvé son ton. Chaleureuse, familiale, positive, drôle sans jamais être niaise, c’est une lecture qui fait du bien ! Ce type de série n’est pas si fréquent et, en plus, c’est ici merveilleusement réalisé ! Un vrai coup de cœur que ce tome 2 !

9.5
Excellent
On aime
Un esprit familial et chaleureux
Un ton positif et drôle
Des histoires solides
Une partie graphique excellente