Le numéro #1 fut une incroyable lecture ! Entièrement muet, porté par une narration graphique inventive et réjouissante et illuminé par des couleurs flamboyantes, cet épisode introductif a constitué une expérience unique !
Désormais poursuivis par d’inquiétants tyrans, le géant et l’enfant doivent unir leurs forces pour leur échapper, passant des périodes d’apaisement en moments de violence inouïe.
La noirceur du monde imaginé par Si Spurrier entrevue lors du premier épisode se révèle ici plus intense qu’envisagée. Menée par des troupes assoiffées de sang, la chasse ordonnée par le tyran cruel se fait sans pitié. Si le lecteur ne connait pas encore les raisons qui motivent cette poursuite, nul doute qu’elles doivent être considérables tant le déchainement de feu et de fureur impressionne.
Si Spurrier alterne les séquences où les humeurs s’opposent et se télescopent. La tragédie succède à la joie, la terreur laisse place la colère. Les sensations sont exprimées avec brio par la dessin et les couleurs du duo Bergara-Lopes qui réalise, à nouveau, un véritable miracle graphique. L’artiste uruguayen travaille ses compositions de page, rendant chacune unique, avec un jeu subtil sur les cases. Comme dans le premier épisode, les regards sont primordiaux. Exprimant la colère, la complicité, la détresse, la compassion, les yeux dessinés par le trait fin de Matías Bergara évoquent tant !
L’univers de Fantasy se développe à travers des créatures et des structures inventives qui invitent au voyage. Les paysages qui s’étalent devant les yeux du lecteur le convient à la balade, bien que parfois effrayante et redoutable. Les couleurs splendides de Matheus Lopes participent à cette évasion et à cette composition d’ambiances mixtes. On ne peut qu’avoir envie de courir sur cette plage ensoleillé ou de s’abriter de cette pluie drue.
Aucune page ne laisse insensible et n’a pas droit à son observation admirative et minutieuse !
Si Spurrier développe les relations qui unissent le géant à l’enfant à travers des séquences où s’expriment toutes les tensions et les attachements, les brisures et les amours. L’écriture muette se fait d’une grande justesse tout au long de l’épisode et demeure le fil conducteur de l’histoire.
Le scénariste abandonne finalement le lecteur sur un cliffhanger fascinant découvrant une enfant fascinée par ce qui pourrait bouleverser sa destinée.
Step by bloody step demeure une série fascinante et unique. Si Spurrier imagine un univers à la fois sombre et lumineux que la partie graphique de Matías Bergara et Matheus Lopes, d’une rare inventivité et d’une beauté sans pareil, illumine ! Incontournable bijou !