Après un premier épisode enthousiasmant, Batman : Three Jokers entame son virage vers la conclusion dans le troisième épisode. Attendue depuis plus de quatre ans, la mini-série va-t-elle tenir sa ligne en termes de qualité ou finir dans le bac à gravier ?
Suite au cliffhanger choc de l’épisode inaugural, l’enquête de Batman, Batgirl et Red Hood se poursuit, ce dernier faisant cavalier seul.
Geoff Johns enfonce le clou sur l’évocation du traumatisme de ses personnages principaux. Focalisant essentiellement son attention sur Red Hood, le scénariste revisite une scène classique du personnage avec une violence et un impact marquants. Les échanges avec le Joker sont justes et pénètrent l’esprit du lecteur. De la même façon, les scènes avec Batgirl renforcent le parcours nécessaire suite au traumatisme qui ne fut que rarement abordé dans les histoires précédentes. Un geste acte salutaire et particulièrement bien écrit par Johns.
Sur un second plan, le scénariste s’offre un Joker à la folie effrayante dans une scène inaugurale malaisante et dans un tête à tête avec Red Hood gagné par l’irrationnalité. L’écriture du scénariste est, là aussi, très efficace.
Geoff Johns se révèle, par contre, moins inspiré dans le déroulé de l’enquête de Batman et Batgirl pour retrouver Red Hood. L’usage d’un artifice et de Jokers « toxinés » manque d’originalité et a un côté artificiel et facile un peu agaçant en comparaison avec l’écriture ciselée des autres parties de l’épisode.
Enfin, et c’est la pierre angulaire de ce Three Jokers, qu’en est-il de cette intrigue lancée à la fin de la Darkseid War ? Les indices disposés par Goeff Johns dans ce numéro #2 inquiètent quant à l’impact et à l’intérêt de ce twist choc laissé en suspens. Finalement peu abordé et à priori d’une grande banalité, cette idée des 3 Jokers a l’air d’un pétard mouillé ! Mais Geoff Johns n’est pas le premier venu. On ne jugera donc pas avant la fin de la mini-série et on se dit que l’auteur a gardé une carte dans sa manche.
La partie graphique bluffante du premier épisode est de nouveau de sortie avec le trait précis et le story-telling époustouflant de Jason Fabok, sublimés par les magnifiques couleurs de Brad Anderson au gout de classique. Tout simplement parfait !