Billionaire Island #1 (VO-Ahoy Comics)

Billionaire Island #1
Date de Sortie
4 mars 2020
Scénario
Mark Russell
Dessins
Steve Pugh
Couleurs
Chris Chuckry
Editeur
Ahoy Comics
La note de ComicStories
8

Après l’excellent Second Coming, Mark Russell retrouve Steve Pugh, son compère de The Flintstones publié chez DC Comics, pour une mini-série en 4 parties. On connait le scénariste pour ses histoires décalées qui font la part belle au second degré. Billionaire Island, éditée chez Ahoy Comics, entre dans cette catégorie et il ne faut pas 5 pages pour s’en apercevoir.

En 2044, Rick Canto est un milliardaire qui a créé une île mobile pour milliardaires où ne sont admis que ses semblables. Il n’hésite pas à repousser les intrus par tout les moyens, notamment ceux qui lui cherchent des histoires. Mais un individu, qui a enquêté sur les liens troubles de Canto et ses amis avec l’argent très sale, est bien décidé à passer aux choses sérieuses en s’attaquant à eux.

Le ton est affiché d’entrée avec une publicité télévisuelle de Rick Canto vantant les mérites de son île pour milliardaires totalement décalée, faisant fit des réalités avec un mépris impressionnant.  On sent bien que Mark Russel ne va pas nous faire l’article pour le capitalisme

Mark Russel met en scène l’individualisme, l’arrogance et la bassesse dont sont capables les êtres humains. Rick Canto est un personnage méprisant, vil et qui ne recule devant rien pour conserver son statut qu’il n’entend pas mettre à profit pour les autres, bien au contraire. Mais il expose une autre facette de l’être humain : celui qui est prêt à se soumettre aux pires actes pour accéder à ce qu’il envie. Ces individus sont dépeints de façon grotesque, réduit à des animaux dociles en cages. La satire est féroce et l’image renvoyée est globalement peu reluisante mais Mark Russel conserve espoir à travers deux personnages : la journaliste pugnace qui n’entend pas se laisser faire et ce justicier, aux manières moins propres qui promettent du sang pour la suite. 

Le portrait est glaçant mais le scénariste impose un second degré qui fait sourire – jaune ? Il parvient à insérer un suspens au travers de la journaliste qui va devenir, avec le justicier, le personnage qui va occuper les esprits du lecteur. Les dessins de Steve Pugh, aux caractéristiques caricaturales renforcent cette ironie. Ses décors immergent bien le lecteur et sa mise en page permet d’avoir un récit très fluide

Billionaire Island est une série atypique de par les thèmes qu’elle aborde. Le portrait peu reluisant de l’humanité que dressent Mark Russel et Steve Pugh, tout en ironie, est redoutable d’efficacité.
8
On aime
La satire féroce
Les dessins bien adaptés au ton de la série et dynamiques
Un parti pris peu fréquent dans le comics
Le cliffhanger nous promet un peu de sang