Depuis son lancement en avril 2019, Fairlady s’est imposé par son format original d’une enquête par épisode et par son héroïne pleine de charme. Pour rappel, Jenner Faulds est une Fairmen, une enquêtrice officielle, pour la moitié de son temps et responsable de la sécurité de la tour d’un magicien pour l’autre moitié. La série se déroule dans un univers imaginaire, dans un contexte post-guerre qui a ravagé le monde.
Dans cet épisode #4, Jenner doit enquêter non pas sur un meurtre, non pas sur un individu disparu mais sur un livre dont il manque la dernière page contenant la résolution de toute l’intrigue. Le commanditaire, qui souhaite garder l’anonymat, lui promet dix fois la somme habituelle pour résoudre cette énigme et trouver un exemplaire contenant cette ultime page.
Ce nouvel épisode impose clairement Fairlady comme une valeur sûre du comics indé actuel et est également le meilleur épisode de la série.

Les qualités évoqués à l’occasion de la sortie du numéro #1 sont bien évidemment toujours présentes mais entre-temps, Brian Schirmer a affiné son écriture. Le ton léger est porté par un humour tout en finesse, traduit par des dialogues remarquablement conçus. Le rythme parfait permet au scénariste de proposer un enquête finalement dense et riche. La galerie de personnages souvent décalés, dont certains sont désormais des habitués de la série, est un régal. Jenner conquiert le cœur du lecteur par sa naïve détermination et ses réparties qui font mouche.
Le livre, objet de l’enquête, permet à Brian Schrimer d’aborder l’idée du plaisir de la lecture, de l’importance de la culture et de la conservation du patrimoine, tout en filigranes, sans en faire trop. Cela participe au charme de l’épisode. Comme à chaque fois, l’intrigue est résolue à la fin de l’histoire où le scénariste glisse une pirouette très drôle qui achève de convaincre le lecteur.
Et que dire du travail de Claudia Balboni dont la mise en page est exceptionnelle de fluidité. Ses cadrages et son story-telling lorsqu’il faut montrer ou suggérer font merveille. Les designs de personnages et les décors créent un monde original qui impose une identité propre au titre. Les belles couleurs de Marissa Louise participent grandement au plaisir que les pupilles du lecteur manifestent en parcourant la trentaine de pages !
