Guardians of the Galaxy – Vol 1 « The Final Gauntlet »

Guardians of the Galaxy - Vol 1 "The Final Gauntlet"
Scénario
Donny Cates
Dessins
Geoff Shaw
Editeur
Marvel Comics

La liste s’allonge. Nous avions énoncé Venom, Doctor Strange, Thanos et un enfantement heureux avec son Ghost Rider, puis Donny Cates a dernièrement meurtri la famille royale en six numéros, dont deux éblouissants et un terme inattendu d’évidence. Tout naturellement sa piste le conduit toujours plus loin dans le grand vide, la poigne serrée alors sur les Gardiens de la Galaxie, coude à coude avec son partenaire Geoff Shaw. 

Death of the Inhumans tirait l’avantage de la destruction de Hala et des élans à créer de Charles Soule, Cates réitère le processus saint, sein, de convocation du passé en prêcheur passionné de la Continuité. Une franche antériorité paraît nécessaire pour se lancer dans la prochaine mission des Gardiens. Death of Inhumans est évidemment bien là, mais Infinity Wars n’est pas abandonné, Unworthy Thor non plus. Les clameurs des insatiables, ceux qui ne peuvent pas manquer un numéro, m’auront évincé consciemment de toute cette course à la minéralogie cosmique : Qu’a fait Gamora ? Rocket ? Thanos n’est plus qu’un cadavre étêté ; Quill est un soûlard abattu dans le fond du Ryder, le nouvel engin du terrien ; le Surfer d’Argent s’impose (avant de disparaître) comme le champion cosmique ; il s’en est passé. Du moins, Donny Cates ne rejette pas le peu qu’il s’est passé. Immédiatement, Cates s’impose lui aussi comme le champion de la Continuité, relisez son coup de génie sur Knull. Le frisson d’un manque pourrait parcourir l’échine du lecteur le moins assidu, la sensation est délicieuse et ce frisson ne mute jamais en déficience réelle. La continuité est uniquement un point d’appui. 

Puis il y a l’histoire qui se déroule en cascade d’Infinity Wars. Thanos est mort. La mort du Titan n’est pourtant pas la fin. Ses machineries ne s’érodent jamais. Cates détourne les histoires de course à l’œuf, la trogne ici, avec un procès implacable : L’essence du Titan, son âme dirait-on, serait enfermée dans un hôte trompé, celui-ci ne connaissant pas sa condition de réceptacle vicié. Toute l’assemblée est stupéfaite ! L’occupé est là, quelque part, parmi eux. Pourtant, Cates en chef frénétique d’un orchestre aux cordes larges les mènent tous en bateau. Il invoque l’Enfer à pic et étend la traque. L’Hôte, la Tête et la Suspecte. Avant tout ça, l’auteur a l’assurance de sortir de son trou noir, vers un trou blanc. Le Surfer s’évanouit mais reviendra aussi des mains de Cates. Il récupère, relance et prévoit. Les péripéties suivantes consacrent Cates comme un auteur vif, fougueux et possédant cette habilité à conclure ses numéros. 

Cependant, un « cependant » persiste. Le comicbook a des codes et ceux régissant les cycles de mort, de vie, de mort, puis de vie et puis de … sont incomparables. Donny Cates aurait absolument absorbé la boucle. Ce premier arc rend parfaitement compte de ces répétitions. Nous comprenons rapidement que la mort de Peter Quill a été l’un des dénouements du cycle précédent, Infinity Wars, empalé par Gamora. Quill serait donc passé de la faux à la fortune mesurée entre ces quelques numéros. Le processus est revigoré par un sacrifice supplémentaire en fin de #4, avant une seconde guérison au mithril dès la première page du numéro #5. Aussi, Thanos s’abîme à l’identique ; décapité, toujours par le bourreau Gamora dans Infinity Wars, puis rapatrié sous la forme de mise de fin du numéro #6, en supplément du jeu malin sur la destinée de Starfox, avant de finir anéanti dans ce même numéro. Soit Donny Cates accentue délibérément le cycle jusqu’à l’absurde ; Sinon, il accumule le délit du cycle pour le drame et le heurt. La distinction n’est pas nette. Certainement, le premier choix est plus raisonné, conscient des limites, Cates en cafarde toute la bêtise, s’en servant, en plus, comme une stimulation factice mais saisissante. 

Sur Terre depuis un moment, les mésaventures du cosmos vibraient au loin, très loin. Des histoires de vortex noir, des histoires de fils de Titan, des histoires de pierres perdues, mais dorénavant certains échos nous parviennent audibles, des histoires de héraut incendiaire et de titans terribles ou des retours de ces gardiens. Donny Cates émet jusqu’à nous, habile avec l’antériorité et énergique avec l’agitation des événements. 

8
Win a new Ryder !
On aime
En continuité diffuse
Shaw est le nouvel Opena
Mouvement incessant
Raillerie des boucles narratives ?
On aime moins
Raillerie des boucles narratives ?
Déraison des boucles narratives
Le désordre fréquent de Shaw