Harbinger Wars : Blackout (VF-Bliss Editions)

Harbingers Wars : Blackout
Date de Sortie
3 mai 2019
Scénario
Matt Kindt, Eric Heisserer
Dessins
Tomas Giorello, Raul Allen, Patricia Martin, Renato Guedes
Editeur
Bliss Editions
Prix
18 €
La note de ComicStories
4

Nouvel Event Valiant, Harbinger Wars : Blackout porte le même nom qu’un crossover datant de plusieurs années et qui fut un vrai plaisir de lecture. Cette seconde guerre se trouve entre les mains de Matt Kindt et Eric Heisserer (pour le prologue uniquement), deux valeurs sûres de l’éditeur, ces dernières années.

Le gouvernement a chargé le H.A.R.D. Corps de neutraliser tous les psiotiques, en particulier ceux qui sont réveillés par Peter Stanchek, le plus puissant d’entre eux. Se sentant trahie par ceux pour qui elle a travaillé, Amanda McKee, alias Livewire, dotée de pouvoirs télépathiques, décide couper toute l’électricité des Etats-Unis. S’en suit un conflit entre les différents héros de l’univers Valiant qui vont devoir choisir leur camp.

Eric Heisserer, dans le prologue, et Matt Kindt, dans l’épisode #0, présent dans le FCDB 2019, introduisent la situation de façon efficace, présentant bien les enjeux. Puis, à partir de l’épisode #1, tout s’emballe. Les différents personnages de l’univers Valiant ont préalablement choisi un camp qu’ils vont s’employer à défendre.

L’on assiste alors à différentes rencontres qui virent plus ou moins à la baston. Les échanges préalables sont sommaires et les retournements tout aussi expéditifs. L’évolution des personnages n’est en rien construite. Bloodshot est réduit à une simple machine de guerre, à l’opposé de ce que Jeff Lemire a pu en faire dans son excellent run ! Il castagne sans réfléchir et prononce des bribes de phrases belliqueuses. Le fait qu’il soit guidé télépathiquement par Livewire qui lui fait bénéficier de ses pouvoirs ne justifie en rien cette caractérisation sans épaisseur. Ninjak change de camp après un affrontement dont il aurait pu prévoir les conséquences en réfléchissant 30 secondes et donc ne pas se fourvoyer. Seul XO-Manowar a droit à un peu de développement. Ses joutes avec Livewire sont plutôt bien écrites et présentent un peu d’épique ! Cette dernière n’est finalement pas si centrale que cela dans l’histoire et sa caractérisation est peu développée, en comparaison avec ce qui lui est réservé dans le très bon Secret Weapons de Eric Heisserer.

Il y avait pourtant matière à une excellente histoire. Les Psiotiques sont-ils dangereux pour l’humanité. Leur défense justifie-t-elle tous les moyens ? De quoi se poser de bonnes questions et d’offrir de belles scènes.

Cet Event fut écrit au moment du rachat de Valiant et de sa restructuration, entrainant des désaccords avec Eric Heisserer, qui devait écrire la moitié des épisodes, prévus pour une pagination double (44 pages). Matt Kindt du donc tout reprendre seul et condenser l’histoire pour des épisodes à pagination simple. Ceci explique sans doute les défauts de Harbinger Wars : Blackout mais il n’en reste pas moins que la déception est grande.

Restent donc les dessins qui sont l’œuvre des très bons Tomas Giorello et Renato Guedes. Si l’on préfère le trait du premier, les deux artistes, habitués de l’univers Valiant, réalisent un excellent travail. Les scènes d’action sont très réussies, hyper dynamiques. La colorisation crayeuse de Diego Rodriguez est très belle. Le prologue est dessiné par Raul Allen et Patricia Martin dont le travail sur Secret Weapons nous avait déjà grandement séduit. L’édition de Bliss Éditions est, comme d’habitude, de qualité avec de nombreux bonus.

Harbinger Wars : Blackout était très attendu ! L’équipe créative annonçait un travail de qualité, à l’image des séries produites auparavant par ces artistes. Finalement, l’Event ne tient pas ses promesses et sombre. Une énorme déception !
4
Décevant
On aime
Les dessins de Tomas Giorello
Quelques belles scènes
La mise en place de l'intrigue
On aime moins
Un trop plein de personnages non développés
Une intrigue expédiée
Des raccourcis incroyables
Qu'ont-ils fait à Bloodshot ?