Après une mise en bouche délectable, Monkey Meat revient déjà pour son deuxième épisode, toujours orchestré par Juni Ba !
Haricot, un jeune, plongé dans ses bouquins et passant généralement inaperçu est envoyé par sa famille à Monkey Meat Island pour y trouver un job suite à une première année d’université ratée. Mais ses premiers pas sur l’île ne sont pas vraiment ce à quoi il est habitué…
Comme pour son premier épisode, Juni Ba démarre en trombe avec une narration sur-vitaminée mais maitrisée que guide un dessin possédé par le démon du dynamisme et de la folie. L’artiste ne s’est jamais caché de l’influence du manga sur son travail et rend un hommage vibrant aux shonens de baston en offrant aux lecteurs un combat titanesque où ironie et furie se taillent la part du lion à travers des planches où uppercuts puissants et faciès déments se disputent avec des onomatopées bruyamment incisifs ! Difficile de ne pas être emporté par autant d’énergie !
Côté histoire, Juni ba évoque, à nouveau avec une grande ironie, les rapports entre puissants et masses à travers les conditions de travail des employés de la Monkey Meat Island, symbolisés par Lug, déjà croisé dans le premier épisode, et la capacité incroyable des premiers à manipuler les seconds. Leur faculté à limiter les chances de réussite et à humilier les gens dans un monde où tout n’est que compétition, s’étale également avec virulence. Le poids des histoires et le pouvoir d’incarnation des lecteurs s’invitent enfin au cœur de cet épisode où Haricot se rêvera le temps de quelques pages doté de pouvoirs et de capacité à faire justice, avant que la réalité ne le rattrape.
Une ironie vive pour un constat tranchant.
Ce deuxième épisode de Monkey Meat confirme toute la pertinence et la force de la série créée par Juni Ba dont le dessin, possédé par le démon du dynamisme et de la folie, est bourré d’énergie !