Radiant Black #25 | Catalyst War – Part 1 [VO]

Date de Sortie
19 juillet 2023
Scénario
Kyle Higgins - Joe Clark
Dessins
Marcelo Costa - Eduardo Ferigato
Encrage
Marcelo Costa - Paulo Daniel Santos
Couleurs
Rod Fernandes - Raul Angulo
Éditeur
Image Comics
La note de ComicStories
9.2

Nous y sommes ! Après des mois de teasing, Catalyst War débute dans les pages de Radiant Black #25, à travers un épisode dont les promesses et ambitions affichées sont grandes. Qu’en est-il dans la réalisation ? Nous allons le voir ensemble.

Massive-verse, le bac à sable de Kyle Higgins

Un peu plus de deux ans après le lancement de Radiant Black, force est de constater que Kyle Higgins a réussi à mettre en place tout un univers autour des Radiants, dont il se sert comme un vaste bac à sable pour tenter des expériences narratives assez originales. Cela a commencé par un numéro spécial, proposé dans une version « Blacklight » (à lire avec une lampe UV donc) visuellement époustouflante, puis sont venus des QR-codes « dissimulés » dans les planches, qui apportaient du contenu complémentaire, une bande son originale, un court métrage d’animation, un podcast à suivre en parallèle à la lecture d’une série polar (NO/One), et j’en passe. La dernière idée en date n’est pas inédite, mais son exécution l’est un peu plus et nous mène droit au début de Catalyst War, l’évènement teasé depuis bien longtemps maintenant.

Pour les besoins de ma review, je vais être obligé de spoiler un des évènements du #24. Mais je ne dévoilerai que ce point, et vous aurez encore beaucoup à découvrir si vous n’en êtes pas arrivé à ce point de la série.

Qui de nous deux… ?

À la toute fin du chapitre 24 de Radiant Black, Kyle Higgins nous explique que, pour régler les nombreux problèmes rencontrés récemment avec le radiant, et avoir une chance d’éviter qu’une menace d’ordre galactique éradique la Terre, Nathan et Marshall doivent faire un choix. Et il nous laisse, pauvres lecteurs, faire ce choix. Qui doit porter le radiant noir ? Nathan, qui l’a porté depuis le début ? Marshall, qui a suppléé son ami après les évènements choquants du #4 ? Kyle Higgins nous a laissé nous débrouiller face à ce choix impossible (qu’il ne saurait peut-être faire lui-même). Et si nous pensions être préparés à la réponse et à ses conséquences, nous nous trompions !

Dès le début, cet épisode tourne autour du choix à faire. Qui de Nathan ou de Marshall sera le grand héros, à la fin ? Pour cela, nous remontons aux origines, au moment où ils sont devenus les meilleurs amis qu’ils sont désormais. Classique, mais efficace quand à la façon dont Higgins amène les choses, puisque cette séquence alterne avec les évènements du présents. De plus, elle renforce la gêne palpable entre les deux protagonistes depuis leur retour de l’Existence et leur prise de conscience de la nécessité de faire un choix. Ils ont besoin de réfléchir, de discuter ensemble, mais personne n’ose le faire et le malaise grandit.

Mais les évènements, eux, ne les attendront pas, et la réalité se rappelle à eux lorsque les quatre (cinq, du coup) porteurs des radiants, Eva (Pink), Wendell (Yellow), Satomi (Red) et Nathan/Marshall (Black) sont convoqués dans l’Existence pour un briefing tendu sur les évènements qui se préparent de manière imminente.

Un épisode pivot

Fini de tourner autour du pot, il faut l’avoir, cette discussion.

Avant cela, parlons de mon impression générale et de l’aspect graphique du numéro. Je ne vais pas faire durer inutilement le suspense, j’ai globalement aimé cet épisode charnière. Higgins a l’intelligence de ne pas dévoiler tout de suite la résultat du vote des lecteurs et de plutôt laisser la gêne et l’inconfort s’installer, tant entre les personnages que chez le lecteur, qui prend ainsi conscience qu’un choix doit survenir et qu’il ne sera pas sans conséquence.

L’importance de l’enjeu n’en est que plus forte et la discussion qui mène à la décision est d’autant plus intense. La menace de l’invasion des Catalysts, de son côté, ne fait que se renforcer et il me tarde d’assister à l’affrontement depuis si longtemps annoncé. Graphiquement, le tandem Costa / Ferigato fait ce qu’il faut et livre une prestation à la hauteur des évènements.

C’est ton histoire

Retour sur le canapé, donc. Je vais être dans l’obligation maintenant de vous dévoiler le choix qui est fait, mais je vous garantis que cela n’est en aucun cas un spoiler. Vous allez penser que je me moque de vous, mais non. Faites moi confiance.

Cela étant dit, revenons à nos moutons… (et continuez à me faire confiance). À partir de ce numéro, le porteur du radiant est clairement désigné et il n’y en a qu’un. Il s’agit de Nathan. Et c’est le meilleur choix possible, le plus logique. OK, c’est Marshall qui a toujours été là, depuis le départ, en soutien à son ami. C’est lui qui n’a pas hésité une seconde à prendre le contrôle du Radiant dans un quatrième épisode incroyablement choquant qui laissait Nathan presque mort. Et, soyons honnêtes, il a été le plus fort des deux, sous le costume.

Pour autant, il n’a jamais vraiment abandonné Nathan, et s’est battu pour le faire revenir, allant traiter avec des forces qui le dépassent, peu importent les conséquences, et nous a offert des scènes particulièrement émouvantes. Il n’a pas hésité une seconde à faire tous les sacrifices possibles pour que son ami vive, peu importe le sacrifice demandé.

Mais ne nous y trompons pas, le vrai héros, c’est Nathan, depuis le début. C’est à lui que le radiant s’est présenté et ce fut lui, le premier à porter le costume et à risquer sa vie. Depuis le départ, toute l’histoire et tous les protagonistes ne sont tournés que vers un seul personnage. Marshall le dit lui-même: « This was always your story. » C’est donc en toute logique que les lecteurs ont voté pour lui et qu’il sera désormais le seul et unique Radiant Black.

Divergentes…

Mais… attendez une minute. Ne vous ai-je pas dit et raconté tout le contraire, hier ? N’ai je pas attribué une note inférieure à ce même radiant Black #25, il y a juste quelques heures ? Serais je en train de lâcher la rampe ? Et bien non, et c’est là tout l’intérêt de ce vingt-cinquième chapitre! Selon si vous avez acheté Radiant Black #25 dans sa couverture A ou B, l’histoire change ! Et ce sera la même chose pour les numéros à suivre, et ce pendant toute la Catalyst War. Deux covers, A et B, deux timelines parallèles, et donc deux histoires différentes. C’est la promesse ambitieuse et alléchante qui nous est faite. Effet de manche ou réelle séparation des timelines, telle est la question…

… vraiment ?

Et bien pour ce #25,  c’est assez léger niveau altérations. Car en réalité, de différences entre les deux directions prises, il n’y en a que peu. Cet épisode tourne autour du choix et de la gêne qui s’installe et ne fait que repousser l’échéance à la fin du numéro. En effet, seules les cinq dernières pages sont différentes. Et encore, elles sont plus symétriques pour trois d’entre elles que réellement différentes. Serait on face à une arnaque, alors? Et bien pas forcément, non. Car j’ai passé ma lecture à comparer les deux versions. Persuadé que telle scène différait entre les deux versions, c’est avec une excitation réelle que je parcourais la version alternative pour vérifier.

Et lorsque, cinq pages avant la fin, il était là, ce point de divergence tant attendu, c’est un sentiment de grande satisfaction qui m’a envahi. Parce que, ça y est, c’était là, sous mes yeux, et ça devenait réel. Higgins était vraiment en train de le faire. Nous allons réellement, pendant quelques mois, suivre deux timeline alternatives. Deux versions de la même histoire dont aucune n’est la « vraie » ou la « fausse ». Les deux sont valables et officielles, et les deux impacteront ce qui résultera de la Catalyst War. Et, aussi futile et gadget que cet effet puisse paraître, il n’en est pas moins enthousiasmant.

Conclusion…

La note que je donnais hier à la version A de l’histoire est réelle, et reflète ce que serait l’expérience en ne lisant qu’une des deux versions. C’est possible de le faire, mais cela donne un numéro beaucoup plus classique. Il y a beaucoup d’enjeux, de tensions et un vrai moment charnière. C’est très bien exécuté dans l’écriture et très bien mis en image. Mais il ne serait resté qu’un numéro parmi les autres de la série. Pivot pour l’univers, certes, mais moins marquant que le des épisodes comme le #4 ou le #9. À l’image de la connexion entre les deux couvertures A et B, la véritable expérience de lecture n’arrive qu’avec les deux versions en main. La suite des évènements s’annonce des plus excitantes, et je serai à coup sûr au rendez-vous! Et vous ?

It was always your story.
Un arc des plus excitants commence ici et vous ne voudrez pas le rater !
On aime
L'effet provoqué par la séparation des timelines
La lecture simultanée des deux versions
Les prémices de conséquences lourdes
Une tension palpable durant tout l'épisode
On aime moins
Une séparation encore trop timide entre les deux timelines
9.2