Après un premier kiosque solide, notamment la très bonne surprise qu’avait été Detective Comics, ce Batman #2 maintient un qualitatif élevé, qui devient alors un achat recommandé et régulier du catalogue kiosque Urban.
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[toggle title= »Batman #3-5 – 8/10″]
Scénario: Tom King – Dessins: David Finc
Gothamite fou et pouvoir de Superman font rarement bon ménage, c’est parfaitement le cas dans cette fin (déjà la fin de l’arc) d’arc narratif expédiée à une vitesse folle par Urban qui nous régale avec 3 numéros de la série mère. L’arrivée de ces deux méta-humains aux pouvoirs divins, capables de tenir tête à la Ligue de Justice dans son entièreté, ne pouvait que mal se terminer. Ce renversement sert évidemment l’intrigue en cours, Gotham devenant incontrôlable, Gotham Girl est détruite, mais sera faire preuve de sang froid au bon moment, dans une scène finale plutôt sobrement émotive. Comme à son habitude, King projette sa narration à l’aide de dialogues incisifs, courts mais surtout efficaces. Son message est certes déjà vu, mais clair : confronter la violence d’un Gotham débridé et désabusé, à l’extrémisme de Batman prêt à tout. Les philosophies s’affrontent dans un duel plus physique qu’intellectuel, pourtant les numéros de King ne tombent pas dans l’idiotie explosive. Avec le retour de deux personnages du répertoire DC, King développe déjà son second arc, la transition est amorcée. Finch continue sur sa lancée, c’est beau, très sombre et terriblement énergique. La violence des coups est véritable, les expressions faciales fermées, une habitude chez le dessinateur, renforcent la sauvagerie de certaines planches, mêmes la folie hallucinée de Gotham Girls rend parfaitement sur les pages.
Déjà la fin du premier arc, King a les reins solides. Entre efficacité, dialogues percutants, dessins comme parfait reflet de l’écriture, Batman est sur de bons rails. La suite est préparée correctement, le prochain arc démarre déjà le mois prochain.
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[toggle title= »Detective Comics #937-939 – 8.5/10″]
Scénario: James Tynion IV – Dessins: Alvaro Martinez, Eddy Barrows
C’était la meilleure série du mois dernier, c’est la meilleure ce mois-ci. La colonie menée par Jacob Kane, le père de Batwoman, est passée à l’action, malmenant violemment le groupe de batmen. Tynion ne fait pas dans l’originalité, mais valorise l’intensité et le rythme, particulièrement effréné. La colonie semble toujours avoir une longueur d’avance, Batman est dépassé, et seul l’intelligence de Tim Drake pourra prendre de vitesse Kane. Son plan final est peut être déjà vu, mais Tynion utilise habilement les relations familiales entre le trio Bruce Wayne, Jacob Kane et Kathy Kane, entre confiance et désillusion. Mais le reste de l’équipe n’est pas oublié, Orphan est surpuissante, Brown est parfaitement écrite et Gueule d’Argile utilise à merveille ses capacités de métamorphe, même si on pourra y voir un deus ex machina évident. Et Tim Drake alors, le personnage a toujours été vendu comme un génie, pour autant, son intellect n’a jamais été mis en avant. Tynion ne fait pas cette erreur, Drake est astucieux, clairvoyant mais surtout inventif. Et l’accélération du rythme sur la fin se conclue sur un cliff particulièrement tendu, alors que Batman semble impuissant. Seul point qui me chiffonne, la ligue des ombres. En effet, la colonie traquerai la ligue des ombres, menace cachée (encore …) ultime de Ras al Ghul. Le problème, Batman ne semble pas croire à son existence, étrange pour celui qui a toujours deux, voire trois coups d’avance sur ses pairs. Au dessin, le duo Martinez / Barrows est toujours aussi concluant, du très bon mainstream, expressif, impressionnant parfois, jamais brouillon. Seul le rendu « écailleux » sur la cape de Batman est … surprenant.
La série, en embrassant parfaitement la Bat family, conjuguée avec un rythme frénétique et une intrigue percutante, est une lecture indispensable du Bat-verse, mais surtout du DC Rebirth dans sa globalité.
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[toggle title= »Nightwing #2-3 – 7.5/10″]
Scénario: Tim Seeley – Dessins: Javier Fernandez
Peut être la série la moins solide, ressenti que je dois à un affectif très tiède pour ce personnage. Pourtant certaines qualités sont indéniables, déjà la publication accélérée maximise le plaisir de lecture. Les deux morales, le jusqu’au boutisme de Raptor, associé à l’éthique immaculée de Dick fonctionnent à merveille. Les préceptes imprimés par des années au service et en compagnie du Chevalier Noir s’affrontent face au pragmatisme implacable de Raptor. D’ailleurs, ce personnage ne tombe jamais dans le pastiche de faux compagnon finalement meurtrier. Sa position envers Dick et envers le Parlement des Hiboux reste suffisamment nébuleuse pour se laisser apprécier. Les doutes de Nightwing à son égard son justifiés mais la ligne n’est jamais franchie, peut-il lui faire confiance ? Ce jeu, entre franchise et cachotteries est le point fort de la série. Ajoutons à cela l’arrivée inopportune de Batgirl, qui mêle alors sentiments personnels et vous obtenez une petite série aux ambitions mesurées, qui ne révolutionne rien, mais dont le plaisir est permanent. La patte graphique n’est pas en reste, à l’image du script. Le trait est fluide, sobre et s’apprécie pleinement. Certains effets de vitesse dans les coups sont crédibles et participent à la qualité générale du titre.
Si vous êtes fans du personnage, la lecture est indispensable (je pense), sinon vous passerez un bon moment, et c’est déjà très bien.
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Parmi la trinité kiosque d’Urban, Batman Rebirth s’impose largement comme le meilleur choix. Le sommaire est cohérent, avec des séries avec de vraies identités et des qualités graphiques indéniables.
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Pour découvrir et commander ce numéro, c’est par ici:
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