Apprécié, encensé, ou adapté, Logan vieux chasse partout depuis Secret Wars, entre les griffes des plus grands, Millar donc, puis Bendis et Lemire, alors qu’une fin pourrait être annoncée prochainement. Vendeur (nous parlons bien entendu d’une succursale d’un Old Man entreprise), libre voire sans limite manifeste, ce concept n’est plus une alternative, se décline d’ici et d’ailleurs (Quinzel, chez la concurrence aura elle aussi sa version vieille fille). Hawkeye, Clint Barton était à la distribution en 2008, les rôles s’échangent, après une décennie. Logan tire une carte, une carte secondaire, bien avant celle du déchaînement, Clint décoche le premier rôle, bien avant sa cécité et sa spider-mobile. Old Man Hawkeye est l’origine du passé, d’un personnage futur, où les derniers événements, la guerre civile puis l’empire secret, auraient pu mener.
Evacuons rapidement le point dessiné, Checchetto roule furieusement sur la poussière du futur, inventif et précis, l’artiste italien confirme, de nouveau, son immense talent. Old Man Hawkeye est un beau volume, de ceux qui s’achètent pour son illustrateur. Old Man Hawkeye est aussi un bon volume, de ceux qui pressentent du bon auteur inconnu, au bon moment, sur le bon personnage.
Ethan Sacks, auteur anonyme débarqué mérite beaucoup, celui de retourner dans une chronologie dont on pensait tout savoir, de la développer et de la parcourir sans aridité. Le futur dont on sait qu’il n’arrivera plus se creuse dans la boue et le sang. Frontalement âpre et furibond, le titre s’autorise quelques agonies nouvelles chez l’éditeur. L’exubérance sanguinaire de Millar est mise de côté ; Sacks préférant une sorte de frénésie du désespoir où des personnages essayent dans un monde perdu. Sacks sillonne les pentes pétrées de refrains exigeants, l’abandon parental, l’effondrement des mondes devant les « vilaines » oligarchies, rien du brocard engagé mais un peu de fond ne fait jamais de mal.
Old Man Hawkeye se sable avant tout pour sa générosité, graphique forcément, mais aussi celle des idées et des réinventions. De la trouvaille clonée du début, pour en faire la course vers l’avant ; de ces mercenaires rituellement trop sages reconditionnés en chasseurs d’une prime à brassard rouge, du décorum poudreux aux nombreuses excentricités minimes modelées par l’uchronie, Sacks est confortablement installé au volant de son V8 rugissant, et nous avec une lecture effrénée où tous les possibles le sont largement.
Le vieil homme a dorénavant un pays ; Nos yeux pour nos yeux, un talion sans vengeance, exceptée celle de Clint, détruit en tout mais pas par tous. Old Man Hawkeye sait se faire grave, condamné, mais surtout jubilatoire et récréatif, à tous les niveaux. Old Man Hawkeye se poste sur le stand de tir avec toutes les cartouches pour ravir les esthètes, les aventureux ou les simples lecteurs.
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