The Harbinger (VF)

The Harbinger
Date de Sortie
24/02/2023
Scénario
Collin Kelly & Jackson Lanzing
Dessin
Robbi Rodriguez
Couleurs
Rico Renzi
Editeur
Bliss Editions
La note de ComicStories
7.5

Loins des grandes heures de Valiant lorsque Joshua Dysart ou Matt Kindt officiaient, les dernières séries proposées par l’éditeur américain ont majoritairement déçu. La mini-série en huit parties The Harbinger de Collin Kelly et Jackson Lanzing renoue quelque peu avec la qualité du temps passé !

Les auteurs font découvrir au lecteur Peter Stanchek se réveillant en haut d’une tour, nu, amnésique et hanté par une voix qui semble lui parler dans sa tête. Kelly & Lanzing se réapproprient le personnage en lui donnant une dimension psychologique forte. Ayant toujours eu une part sombre et une part plus brillante, Harbinger a été lors du passage de Joshua Dysart un personnage torturé. A travers la dualité avec cette voix, les auteurs décortiquent ces deux faces. A travers une narration riche bien que verbeuse, ils plongent Stanchek dans une abysse de doutes pour en tirer une renaissance, passant d’homme le plus craint du monde à l’un des plus grands héros.

Le psiotique se retrouve dans un contexte nouveau mais pas vraiment inédit : une cité emplie de ses semblables traités comme des pestiférés. Dans sa volonté de devenir meilleur, Stanchek va se confronter à des situations qui permettent aux auteurs de traiter des thèmes classiques dans ce genre de série comme le droit à la différence, la solidarité, les violences policières, la dualité bien et mal.

L’écriture de Kelly et Lanzing se montre efficace en incorporant de nombreux éléments de la période Dysart. Connaitre ces faits ne sera d’ailleurs pas négligeable pour profiter pleinement du déroulé de l’histoire. On sent toutefois les auteurs un peu étriqués dans les huit épisodes qui leur sont alloués. Leurs idées auraient sans doute mérité davantage d’espace pour se développer, d’autant qu’ils posent des bases pour une suite à l’univers.

Ils sont soutenus par un duo d’artistes redoutables, proposant une partie graphique plus sombre et singulière qu’à l’habitude sur les séries Valiant. La trait crayeux du dessinateur Robbi Rodriguez se fait puissant dans la richesse de sa mise en page et dans l’inventivité qu’il met dans les designs et décors. Le coloriste Rico Renzi trouve des teintes nuancées qui, contrastant parfaitement avec les noirs de son compère, illustrent parfaitement l’ambiance inquiétante et science-fictionnelle du récit.   

Si elle n’est pas dénuée de défauts, cette nouvelle série Harbinger signée par le duo Lanzing & Kelly redonne le gout du bon Valiant et ça fait plaisir !

7.5
Points forts
Une écriture riche
Lanzing & Kelly exploitent bien le passé de l'univers Valiant
La partie graphique, puissante
Points faibles
L'impression que les auteurs n'ont pas pu caser toutes leurs idées dans les 8 épisodes
Un peu verbeux