Malgré un succès public malheureusement mitigé, Delirium poursuit avec force la publication de Copra, à notre plus grand plaisir ! La série de Michel Fiffe régale toujours autant avec ce nouveau volume qui reprend le fil des aventures de l’équipe après un volume 3 focalisé sur les personnages.
Les membres de Copra sont de retour dans de nouvelles missions toujours aussi musclées, sombres et décalées. Le destin de certains d’entre eux va sérieusement basculer tandis que la cheffe de l’équipe, Sonia Stone, va devoir gérer tout ce joyeux bazar.
Michel Fiffe se montre toujours aussi inventif et virevoltant tant du point de vue du scénario que du dessin. La construction des épisodes se révèle diverse, en variant les points de vue narratifs – allant de l’épisode muet à l’issue menée quasi uniquement par une voix off – et complexe, en semant des indices qui ne trouveront leur issue que plus tard dans le volume. L’auteur ne ménage pas son lecteur en réservant des surprises et en entretenant savamment le suspens autour du déroulé des événements. Michel Fiffe mêle modernité narrative et édification plus « à l’ancienne » en multipliant les sous-intrigues, anticipant le futur de la série ou au contraire n’oubliant jamais le passé et les petits cailloux déposées auparavant. S’il est parfois nécessaire de s’accrocher aux wagons scénaristiques qui filent à pleine vitesse, le lecteur gagne en satisfaction de lecture.
Ce nouveau volume se révèle, une nouvelle fois, d’une grande richesse scénaristique.
Et que dire de la partie graphique qui, à nouveau, fascine par son opulence de styles et sa créativité. L’artiste travaille la composition de ses pages qui rythme l’action par la forme et la position des cases, incluant les onomatopées comme une composante dynamique de la planche. Michel Fiffe s’empare d’une multitude d’outils graphiques pour créer les ambiances désirées, pouvant aller du huis clos étouffant et sombre à la scène Fantastique aux couleurs magnétiques. Les designs de personnages impressionnent par leur inventivité aussi ludique que référencée qui permet, dans les scènes d’action, de flirter par moment avec le body horror, genre que l’artiste avait fait sien dans Panorama.
Michel Fiffe impose toute la force de son dessin dans l’épisode 21 entièrement tourné vers l’action et quasi muet. Porté par la narration graphique de l’artiste, cette issue est un total régal pour les yeux !
Encore une fois, l’artiste époustoufle !
Copra confirme son statut de série incontournable avec ce nouveau tome aussi inventif que virevoltant !