Nous voilà de retour dans l’univers Unnamed ! Geiger revient sous la forme d’une mini-série en deux parties, dont le deuxième numéro est sorti en décembre. Cependant, plus qu’un retour, c’est surtout la première publication de Ghost Machine, nouvelle société regroupant divers artistes du monde du comics. Un univers partagé va en découler, et on attend avec impatience le Ghost Machine #1 (01/2024) pour nous présenter tout ce beau monde.
Pour l’heure, Geiger ouvre donc le bal. Créé en 2021 par Geoff Johns et Gary Frank, dans une série éponyme en 6 issues, le personnage et son univers avaient fait forte impression, par son ambiance et son ton particulier.
Aujourd’hui, la même équipe signe cette série préquelle, qui va revenir sur les origines du personnage. On retrouve donc Johns à l’écriture, Frank au dessin, et Brad Anderson aux couleurs, toujours édité par Image Comics.
Un récit maîtrisé
L’intrigue prend place dans un univers post-apocalyptique, à la croisée entre Mad Max et Fallout. On retrouve les éléments-clés de ce genre, des paysages désolés, des mutants, et des personnages essayant de d’adapter tant bien que mal.
Pour sa réintroduction de Geiger, Johns s’appuie sur les relations entre ses personnages, avec des dialogues toujours juste et une émotion assez forte. Si les origines du Glowing Man sont déjà présentées rapidement dans la série précédente, l’auteur entre ici dans les détails. Il va nous présenter Molotov, un scientifique russe impliqué dans l’événement nucléaire. Ce dernier cherche à retrouver sa femme dans un monde sombrant de plus en plus six mois après les bombes. Tariq Geiger, lui, cherche à protéger sa famille tout en luttant contre sa nouvelle condition. La rencontre des deux personnages va profiter à chacun, et les aider à surmonter la surcharge émotionnelle à laquelle ils font face, chacun à leur manière. Ce contexte est mise en avant par des flashbacks se déroulant peu avant la guerre, renforçant la composante familiale du récit.
Ça brille dans la nuit !
L’action n’est pas en reste, le récit est plutôt bien équilibré de ce coté là. Le tout superbement mise en scène par le duo Frank / Anderson. Le dessin est d’une précision remarquable, les émotions se lisant parfaitement bien sur les visages, les décors et le dynamisme nous plongent dans l’ambiance dès la première page. Mais que dire de la colorisation d’Anderson, avec son travail sur le Glowing Man notamment, tout en fluorescent, contrastant avec le décor sombre de la désolation.
L’équipe créative n’a pas perdu la main, ce qui avait fait le charme de la série originale est bien présent ici. On peut regretter cependant le court format de cette mini-série, une issue ou deux de plus aurait peut-être permis un développement plus conséquent de la relation entre les deux protagonistes, car tout va très vite.