Dernière review des kiosques du mois de mai. Je m’ennuie depuis quelques temps sur Spider-Man, même si Slott maîtrise son sujet. Je reviendrai sur le kiosque dès le mois prochain pour le départ officiel de Clone Conspiracy.
Cette revue se hisse de nouveau comme le meilleur choix Panini du moment, un indispensable Marvel !
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[toggle title= »Invincible Iron-Man #13 – 6/10″]
Scénario: Brian M Bendis – Dessins: Mike Deodat Jr
Tie-In Civil War II qui s’attarde sur l’impact des événements sur Tony : Après avoir détruit l’entourage de Stark, Bendis va confronter son héros à plusieurs situations, de coeur et de liens fraternels perdus. Les retrouvailles avec Amara sonnent plutôt juste, Bendis ne se perd pas dans une séance de questions-réponses indigestes. Ce retour au centre de l’échiquier super-héroique permet de traiter le deuil de manière touchante bien que le style reste trop classique dans l’exécution. De nouveau, le lecteur se retrouve plongé dans une suite de souvenirs complices entre les deux frères. Ces quelques pages ne marquent pas suffisament, la scène a été traitée il y a maintenant plusieurs mois et l’enchaînement des hommages et enterrements au sein de l’event y est sans doute pour quelque chose. La conclusion ose enfin aborder la grande question qui serpente autour des numéros : le cas Fatalis. Les réponses devraient arriver rapidement, du moins je l’espère, c’est du Bendis, ne nous enflammons pas.
Bendis lie correctement ses deux series mais l’Homme de fer n’aura jamais retrouvé la flamboyance de son premier arc (qui est une lecture indispensable, il faut le souligner). Vous avez là un complément intéressant à CWII, qui arrive un peu tard, mais ne nous plaignons pas.
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[toggle title= »Captain America : Steve Rogers #6 – 7.5/10″]
Scénario: Nick Spencer – Dessins: Javier Pina
Spencer semble travailler de concert avec Bendis pour développer son histoire à double intrigue. Dans le présent, dans le contexte brûlant de la guerre civile, Cap tire les ficelles, joue avec les peurs et les doutes de chacun pour tisser habilement son plan de destruction. Spencer est assez subtil dans sa narration et s’amuse à confronter Steve et Stark, autour des deux guerres, celle passée et celle en cours. Dans le passé, nous poursuivons l’entrainement conditionné de Steve : on est bien loin de l’humble idéologie d’Erskine. Cap s’est construit sur les préceptes du Kraken, l’un des leaders militaires de l’Hydra (qu’on retrouvait d’ailleurs dans l’excellente série Secret Warriors que je vous invite vraiment à découvrir). La vision du Kraken correspond parfaitement à ce que sera Steve dans le futur (le présent Marvel) et Spencer construit donc la bravoure de Cap sur les idéaux de grandeur évoqués par l’Hydra, c’est très habile. On en vient même à se questionner sur le retour de Cap : et si Steve avait toujours été un agent de l’Hydra ? Et si Steve avait été conditionné pour être une taupe toute sa vie ? Les possibilités sont multiples.
Malgré ces questions, Spencer se relâche dans son intrigue présente qui est moins passionante à suivre que l’endoctrinement passé de Cap. On nous ressort de nouveau cette scène sur les marches devant le Capitole, qu’on en finisse avec ça ! Vivement la sortie de CWII pour permettre à Spencer de se libérer du carcan bendissien, et donc le developpement du plan final de Cap.
Le génie de Spencer est moins présent ici, qui s’attache « juste » à écrire un numéro correct. Néanmoins, la série reste un indispensable du moment.
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[toggle title= »Captain America : Sam Wilson #13 – 10/10″]
Scénario: Nick Spencer – Dessins: Daniel Acuna
Merci Spencer pour ce numéro ! Du full action comme on l’aime entre US Agent et Sam Wilson, rythmé, punchy, réfléchi dans ses compositions. L’affrontement s’étend sur le plan physique mais aussi éthiquement. US Agent se bat pour le retour d’un nationalisme exacerbé, alors que Cap lui, se bat pour la force de la diversité et le respect ; le meilleur dans tout ça, c’est que Spencer ne diabolise ni l’un, ni l’autre. Les deux visions sont tangibles, on comprend les motivations des personnages. Sam Wilson s’en sort avec ses tripes, ne baisse pas les armes et prend une décision qui modifie légèrement sa situation de protecteur de la liberté contre l’avis des bureaucrates américains et d’une partie de la population qui ne jurent que par le retour de Steve, un Captain blanc ! Les dernières pages orientent le titre dans une direction qui peut s’avérer très intéressante, tout en développant l’intrigue générale autour de Steve Rogers, bravo Nick ! Et que dire d’Acuna, le dessinateur se surpasse numéros après numéros, l’affrontement est incroyable de vérité et de violence, une lecture coup de coeur ! Pour le bonus, je vous encourage à tenter la lecture de ce numéro accompagné de l’ost du Winter Soldier, notamment le morceau Taking a Stand, l’ambiance est parfaite.
Un numéro incroyable, qui sous ses airs d’actioner ultra maîtrisé, télescope la série vers de nouveaux horizons sombres mais terriblement intriguants, un bonheur !
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[toggle title= »Mighty Thor #11-12 – 8.5/10″]
Scénario: Jason Aaron – Dessins: Russel Dauterman, Frazer Irving
Aaron tient le Thor-verse depuis le Marvel Now (2012) d’une main de maître, forcé de reconnaître que cette conclusion d’arc ne déroge pas à la règle, c’est toujours aussi bon et beau. Thor, aidée de Jane Foster, on y reviendra, vont alors régler la situation périlleuse : la chute de la station Roxxon transformée en comète dorée par la balle mystique d’Oubliette Midas, un bon gros délire. Les agents du S.H.I.E.L.D tout droit sortis de Men in Black sont pris au dépourvu, eux qui pensaient coincer Jane Foster en tant que nouvelle déesse du tonnere. Et c’est là que l’auteur s’autorise une liberté passionnante sur le concept même de Mjolnir. Jason Aaron en fait une arme douée de conscience, voire même d’essence capable d’épauler son protecteur de toutes les manières possibles : ici, en prenant l’apparence de Foster. On pourra pester contre la facilité du procédé, qui excuse une explication concrète à l’arrivée de Foster, mais le développement autour de cet arme culte me plait beaucoup. En effet, j’apprécie énormément les passions de la littérature pour les armes enchantées : Excalibur, Stormbringer d’Elric ou encore Gurthang dans le lore de la Terre du Milieu et autres … Et c’est d’ailleurs sur quoi s’attarde le numéro 13 : l’histoire du marteau divin, et quelle épopée ! Le lyrisme qui se dégage de cette courte histoire m’a enchanté, transporté dans un monde onirique, fait de douleur, de tempête cosmique, de nains forgerons et de prophéties funestes. Cette pause narrative est bien venue, approfondit l’apport d’Aaron sans sacrifier la continuité asgardienne.
Dauterman, par contre, semble se perdre depuis quelques numéros. Son trait est toujours aussi détaillé, toujours aussi précis et met en valeur de manière unique tous les effets mais son découpage est morcelé, fendu, sans cohérence. Le sentiment d’urgence qui doit transparaitre s’efface pour laisser place à une propositon brouillonne. De nouveau, le story telling sur la fin et le sauvetage in extremis par Thor est flou, et on saisi mal le mouvement du personnage entre l’intérieur de la station et l’arrêt de la comète, un manque de lisibilité agaçant. Frazer Irving illustre le numéro 13 et son style numérique déconstruit marche à merveille sur cet exercice de style qui renforce l’aspect fantasy de la mythologie de marteau.
Aaron ne démérite pas, son Thor est toujours aussi passionant. Il se permet même une pirouette narrative sur le marteau pour lui apporter un supplément d’âme génial. Dauterman va devoir se calmer et repenser sa découpe et ses cases, le taillage forcé perd en lisibilité et en cohérence.
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Je me repète, mais ce kiosque est encore une fois la meilleure proposition Panini. Les séries sont bonnes, bien écrites et très belles pour la plupart.
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