La constellation de travaux autour de l’espionnage de Matt Kindt, incluant Bang! ou encore MGMT, s’agrandit avec Spy Superb, nouvelle mini-série en 3 maxi-épisodes, qui s’inscrit dans la veine du magnifique Super Spy, paru en VF chez Futuropolis, il y a quelques années. Mais là où nombre de ces titres ont une tonalité touchante et sérieuse, Spy Superb est marquée par l’ironie et la parodie.
Une organisation a mis au point l’espion parfait, autrement dit celui qui ne se rend même pas compte qu’il est un espion. Cet « idiot utile » est Jay et Jay est peut-être encore pire que ce qu’avait imaginé l’organisation…
Entre parodie et thriller savamment construit
Jay est un écrivain moyen qui se prend pour le futur Pulitzer et c’est comme ça dans tous les domaines ! Son inconscience frise le prix Nobel du genre ! S’emparant parfaitement des codes des récits d’espionnage, Matt Kindt injecte l’ironie et l’humour absurde que Jay apporte par sa crétinerie pour proposer une histoire qui mêle parodie et thriller savamment construit.
Imaginant une course poursuite autour d’un téléphone intercepté par erreur, l’auteur livre un récit enlevé et piquant qui fait la part belle à ses personnages. Quel que soit leur genre, les espions sont inquiétants et rusés, usent de gadgets improbables et se doublent tour à tour. L’ensemble forme un puzzle malin ponctué des sorties de route de Jay.
Graphiquement subtil
Matt Kindt livre une partition graphique subtilement mise en page. Usant de plans de coupe ludiques et pourvoyeurs d’informations ou de cadrages savants, l’auteur rythme parfaitement son récit. Comme pour Mind MGMT, il ajoute des fiches de personnages et travaille la présentation de ses singles. 
Matt Kindt poursuit son exploration du mythe de l’espion avec un récit parodique réjouissant !