D’ors et déjà annoncé en VF chez Delcourt sous le titre Les affamés du crépuscule, The Hunger and the Dusk est un coup de coeur VO pour sa première moitié qui vient de s’achever ! Après Porcelaine et Alienated où son talent nous a ébloui, Chris Wildgoose est de retour aux crayons en compagnie de G. Willow Wilson qui, si sa production est inégale, nous a quand même séduit sur Invisible Kingdom. Le duo, accompagné aux couleurs de la canadienne Msassyk – Michele Assarasakorn -, propose une maxi-série de Fantasy en 12 parties !
Dans un monde en voie d’extinction, les humains et les orcs sont parmi les dernières espèces encore existantes. Ennemies depuis toujours, elles vont devoir faire alliance lorsque débarquent un redoutable groupe d’humanoïdes connus sous le nom de Vangol !
Un univers habilement façonné
L’univers imaginé par G. Willow Wilson et mis en planches par Chris Wildgoose et Msassyk se montre particulièrement réussi et bien construit. S’il ne paraitra sans doute pas très original aux fans absolus de Fantasy, ce monde où les jeux politiques et les alliances familiales vont se mêler habilement est redoutablement mis en place. L’autrice distille petit à petit, au fil des 6 épisodes, les éléments qui façonnent les enjeux du récit dans lequel le lecteur s’implique aisément. G. Willow Wilson n’en oublie pas pour autant l’action avec des scènes qui rappellent qu’humains et orcs sont bien en conflit avec une espèce qui semble sans pitié.
A travers des dialogues qui n’hésitent pas à se teinter d’ironie et des scènes jamais futiles, l’autrice dépeint ses personnages avec habileté, se focalisant sur plusieurs duos qui jouent un rôle central dans l’intrigue qui se pare de quelques scènes très fortes. G. Willow Wilson développe également les mythologies de ses peuples qui s’allient ou au contraire s’affrontent.
Un impeccable duo d’artistes !
Cet univers de Fantasy prend toute son ampleur grâce au travail graphique de Chris Wildgoose et Msassyk. L’artiste britannique démontre, une nouvelle fois, tout son talent pour créer un univers original et riche, toujours dessiné d’un trait précis et fin, très beau à regarder. Les designs des personnages sont parfaits et suffisamment singuliers pour faciliter la lecture. L’arrière gout de médiéval des décors fonctionne parfaitement et les quelques scènes d’action sont remarquablement mises en scène. La colorisation de l’artiste canadienne, très belle, elle aussi, et toute en nuance, installe cette ambiance inquiétante et fantastique tout en étant assez chaleureuse dans ses teintes. Une sublime partie graphique !
Ce premier volume de The Hunger and the Dusk est un véritable coup de coeur ! Le subtil récit de G. Willow Wilson mêlant enjeux politiques et familiaux est sublimé par un duo d’artistes formidables !