Venom #10 (VO-Marvel)

Venom #10
Date de Sortie
16 janvier 2019
Scénario
Donny Cates
Dessins
Ryan Stegman
Colorisation
Frank Martin
Prix
3,99 $
La note de ComicStories
9.5

Depuis que l’on vous vante les qualités multiples de la série Venom de Donny Cates, il est temps d’y consacrer une petite review ! Depuis le début de la série, le scénariste n’a de cesse de reconstruire une origine et un passé conséquent à la fois au symbiote mais aussi à Eddie Brock. Dans le premier arc, Cates ajoute une dimension mystique à la mythologie du symbiote, le décrivant  comme un élément parmi une multitude, créée par Knull, une divinité. L’origine et le parcours de Knull sont complexes et s’inscrivent bien dans l’univers Marvel. Cates délivre également une explication à l’invulnérabilité du symbiote au feu et aux sons. L’ensemble est extrêmement cohérent.

Depuis l’épisode #8, Donny Cates s’intéresse davantage à Eddie Brock. L’ancien journaliste à la psychologie fragile a décidé depuis son affrontement avec Knull de se recentrer et de retourner voir son père. La rencontre est plus que houleuse mais est l’occasion pour Brock de découvrir l’existence de son demi-frère adolescent Dylan, tout aussi égaré que lui.

 

Au début de cet épisode #10, ils sont dans un bar où ils dialoguent. Eddie Brock raconte à son frère des passages clés de sa jeunesse qu’il estime être les moments où il a basculé, est devenu « un monstre ». Grâce à des dialogues très justes et des séquences d’une incroyable force, Donny Cates rend les deux personnages particulièrement touchants. L’écriture est habile lorsque le scénariste glisse un petit twist surprenant ou forte lorsqu’elle décrit une scène d’une violence inouïe entre Eddie et son père, dans une salle d’interrogatoire.  Plus tard, Dylan, qui a fui le foyer familial après l’altercation entre Eddie et son père, souhaite venir habiter quelques temps avec son frère. Lorsqu’il comprend où son frère vit, son accablement rejoint celui du lecteur face à la destinée de ces deux égarés. A chaque fois, c’est fort et passionnant.

Le retour de l’influence du symbiote ne se fait pas attendre pour emmener le lecteur vers un cliffhanger classique .

Excepté sur deux épisodes très bien illustrés par Iban Coello, Ryan Stegman et Frank Martin sont à la barre de la partie graphique. Le dessinateur, remarqué sur le run de Spider-Man de Dan Slott, éclabousse de son immense talent la série Venom. Dans tous les registres, du superhéros pur à l’horreur en passant par le récit intimiste, comme sur cet épisode #10, il excelle. Un trait fin, hyper régulier soutenu par des mises en page totalement bluffantes emporte le lecteur. Le coloriste rend une copie tout aussi exceptionnelle, tout en nuance sur ce numéro. Mais il a su faire de même dans des épisodes aux teintes flamboyantes.

Cet épisode #10 ne fait pas d’esbroufe mais il montre la capacité de Donny Cates à dominer tous les registres, allant du polar gore et cosmique dans le premier arc au récit intime et touchant, ici. Un épisode qui m’a marqué et m’a ému.

Venom est une série d’exception tant d’un point de vue scénaristique que graphique. Cet épisode #10 est un échantillon de ce que sait produire le trio Cates – Stegman – Martin, cette fois-ci dans le registre intime et touchant.
9.5
Excellent
On aime
L'écriture touchante et les dialogues très justes
La force du récit
Les dessins et la colorisation
On aime moins
Un cliffhanger classique mais c'est vraiment pour chipoter