Personnage majeur de l’univers de Superman, Lois Lane n’a pas toujours eu les faveurs des scénaristes qui ont rarement su en tirer tout le potentiel ! Qui de mieux alors que Greg Rucka pour mettre en valeur ce personnage fort et riche ? La maxi-série proposée chez Urban Comics s’intéresse autant à la femme qu’à la journaliste.
Lois Lane enquête sur des informations mettant en cause la Maison Blanche, ce qui ne plait pas au plus haut sommet de l’état américain. La journaliste va alors se retrouver embarquée sur des chemins troubles qui vont également concerner Superman.
Une belle écriture des personnages, féminins notamment
La grande force de Lois Lane est l’écriture des personnages, la journaliste en tête. Ses relations avec Superman/Clark Kent, Jon, son père ou encore Renee Montonya sont très justement croquées avec beaucoup de subtilité et de profondeur. Greg Rucka écrit Lois Lane comme un personnage à part entière et non comme la femme de Clark Kent et se fait plaisir en écrivant un autre personnage qu’il connait bien : Renee Montoya, devenu The Question. L’ancienne commissaire se taille une belle part dans Lois Lane.
Vérité et mensonge, en surface
Greg Rucka creuse également le filon du journalisme d’investigation en s’interrogeant sur la place de la vérité et du mensonge dans le jeu politico-médiatique mais rate un petit peu sa cible avec un propos qui reste trop en surface, bien que mettant en exergue la comparaison avec la vérité cachée sur la relation Lois-Superman. Greg Rucka subit d’ailleurs les conséquences du run de Brian M. Bendis, peu convaincant, tout en respectant toutefois le travail du scénariste de Powers.
Une enquête de fond qui manque de souffle
Greg Rucka propose, en toile de fond, une enquête – menée essentiellement par Renee Montoya – qui tire en longueur, n’avançant guère, et qui manque singulièrement de souffle. Dans un univers politico-médiatique opaque où la question de la vérité se trouve au centre, on aurait aimé une intrigue plus solide et plus passionnante.
Mike Perkins, en belle forme
Lois Lane s’appuie sur un Mike Perkins en belle forme ! L’artiste, parfois irrégulier, montre beaucoup d’implication dans la mise en page de ses planches et met un soin particulier à travailler ses décors ! Bien soutenu par trois coloristes différents, Perkins installe très bien cette ambiance sombre, parfaite pour le récit proposé.
Greg Rucka dresse un portrait subtile et bien écrit de Lois Lane, notamment dans ses relations avec ses proches. Néanmoins, le contexte et l’aspect journalistique manquent de profondeur et de souffle pour emporter la mise. Un récit qui ne convainc qu’à moitié, au final !