Après s’être essayé avec grand succès au polar Noir avec Gotham City : année un, Tom King a choisi de rendre hommage aux Comics de romance des années 50 dont il conserve tout le caractère Pulp dont s’inspiraient les productions de l’époque en s’associant avec l’excellent duo Elsa Charretier – Matt Hollingsworth, tout en y ajoutant une astuce façon « histoire sans fin ».
Des nouvelles sympathiques pour commencer…
Tom King ouvre sa série en livrant quelques nouvelles totalement dans l’esprit des romances des années 50 où le scénariste installe une romance impossible pour Joan, jeune femme séduisante, dans un contexte de triangle amoureux ou de lutte des classes sociales. Mais lorsqu’enfin l’amour est possible pour Joan, le drame survient et la voilà transportée à une autre époque, dans une autre romance impossible. Le destin ne semble jamais vouloir lui sourire ! Si quelques mystères autour de cet étrange phénomène pointent le bout de leur nez dès le premier épisode, l’enchainement des histoires courtes divertit sans totalement convaincre.
…avant de s’emballer réellement malgré peu d’indices révélés
Ce n’est qu’à partir de la fin du deuxième épisode constitué d’une unique histoire que les choses s’emballent réellement. Le conte semble emprunter les mêmes chemins lorsque Joan se montre décidée à changer son destin, semant quelques questionnements dans l’esprit du lecteur ! Les deux histoires suivantes font preuve de davantage d’originalité avec notamment un récit se déroulant pendant la première guerre mondiale qui se révèle très touchant avec une écriture très juste du désespoir du soldat. Ce premier volume se clôt sur un ultime récit qui, tout en livrant quelques clés, renforce encore plus le mystère. Le lecteur ressort au final de cette agréable lecture un peu frustré du peu d’éléments révélés mais toutefois curieux d’aller voir la suite.
Graphiquement épatant !
Love Everlasting trouve l’essentiel de son charme dans la prestation graphique épatante d’Elsa Charretier et Matt Hollingsworth. S’appropriant remarquablement les codes du genre aussi bien dans la mise en page que dans le rythme narratif, ou encore dans la représentation des contextes imaginés par Tom King, Elsa Charretier ajoute sa patte Pulp de son trait rond, dynamique et expressif ! L’artiste française immerge totalement le lecteur dans les différentes histoires et saisit formidablement le côté tout autant romantique des récits que leur aspect dramatique ! Le coloriste américain – déjà complice da dessinatrice sur le sublime November – renforce l’ambiance Pulp avec ses teintes chaleureuses qui jouent habillement avec les noirs d’Elsa Charretier !
Un magnifique travail graphique !
Love Everlasting fait une proposition originale qui gagne en qualité au fil de son avancée tout en laissant toutefois un peu frustré le lecteur. Difficile néanmoins de ne pas être emballé par les planches au charme Pulp d’Elsa Charretier et Matt Hollingsworth !