Supergirl : Woman of tomorrow (VF)

Supergirl : Woman of tomorrow
Date de Sortie
8 juillet 2022
Scénario
Tom King
Dessin
Bliquis Evely
Couleurs
Matheus Lopes
Editeur
Urban Comics
La note de ComicStories
7.5

A l’instar de ce qu’il a fait avec Superman Up in the sky, Tom King (Rorschach, Mister Miracle, Strange Adventures,…) s’empare du personnage de Supergirl en choisissant l’angle du volume quasi anthologique. Pour ce récit qui s’inscrit dans un univers de Fantasy envoutant, le scénariste souvent controversé (Heroes in crisis, Batman, Batman/Catwoman,…) s’associe au formidable duo déjà admiré sur Sandman – The Dreaming, Bilquis Evely – Matheus Lopes !

Kara Zor-El, qui cherche un sens à sa vie, vient lâcher prise sur une planète où ses pouvoirs n’ont pas effet en taquinant la bouteille pour fêter ses 21 an. Mais la soirée tourne mal lorsque Supergirl fait la connaissance de Ruthye, une jeune extra-terrestre en quête de vengeance. Les deux jeunes femmes vont avoir des motifs différents de partir en chasse du monstre qui a tué le père de Ruthye mais elles vont s’associer pour parcourir l’univers à sa suite !

Tom King lance alors Kara et Ruthye à la poursuite de Krem des collines d’Ocre dans un enchainement de huit épisodes où les deux jeunes femmes, qui vont se découvrir et s’apprécier, « sautent » de planètes en planètes. Pour chaque segment, le scénariste brode un canevas similaire – et répétitif à la longue – où la découverte d’un nouveau monde ou d’une nouvelle peuplade amène Kara à en découdre ! Chaque épisode se veut comme un parabole des forces et faiblesses de Kara mais le résultat est très variable. Certains épisodes sont très réussis de par l’univers proposé – fréquemment original et bien développé – et le ton utilisé – certaines pointes d’humour sont souvent bienvenues – quand d’autres s’avèrent plus ennuyeux. D’autant que l’ensemble pâtît d’une narration littéraire louable mais qui s’avère, à la longue, bavarde et parfois ampoulée. Le rythme s’en trouve ainsi ralentit et irrégulier. Si le final qui se déroule sur les deux derniers épisodes se révèle fort et touchant, et permet à Tom King de dévoiler réellement Kara, l’ensemble manque souvent d’émotion. Le scénariste façonne pourtant un duo d’héroïnes attachant et bien construit qu’on aurait plaisir à retrouver.

Finalement, chaque qualité de Supergirl : woman of tomorrow fait surgir un défaut qui fait naitre un déséquilibre assez étrange. Néanmoins, le récit proposé par Tom King mérite la lecture, notamment grâce à l’époustouflante partie graphique de Bilquis Evely et Matheus Lopes.

Le duo d’artistes réalisent des planches tout simplement sublimes. La richesse de l’univers de Fantasy imaginé par Tom King se dévoile dans des pages d’une précision diabolique et d’une luxuriance phénoménale. Qu’ils soient cosmiques ou planétaires, les dessins de l’artiste Brésilienne sont d’une grande beauté et fourmillent de détails. Bénéficiant d’une sobriété inhabituelle du story-telling du scénariste, Bilquis Evely est aussi à l’aise dans des pleines pages iconiques que dans des scènes d’action où le dynamisme de son trait fait merveille. L’artiste travaille particulièrement ses personnages et leur expressivité, faisant passer beaucoup d’émotion.

Son association avec Matheus Lopes – l’un des meilleurs coloristes actuels – est un régal pour les yeux. Le coloriste dispense sa palette exaltante et chaleureuse pour enrichir un univers déjà fascinant.

La partie graphique est un incroyable voyage qui justifie largement qu’on jette un oeil à Supergirl : Woman of Tomorrow.

Supergirl : woman of tomorrow est un voyage graphique époustouflant mené par deux artistes au sommet ! Mais le scénario de Tom King ne convainc qu’à moitié, chacune de ses qualités révélant un défaut. Néanmoins, la mini-série mérite qu’on s’y attarde ne ce serait-ce que pour le plaisir des yeux !

7.5
Points forts
Une prestation graphique exceptionnelle
Quelques jolis moments
Une pointe d'humour qui fonctionne bien
Un univers de fantasy réussi
Un final touchant...
Points faibles
Un récit très bavard
...mais l'ensemble manque souvent d'émotion
Un canevas répétitif à la longue