Punisher par Garth Ennis – Tome 2 – Mère Russie (VF-Panini Comics)

Punisher par Garth Ennis - Tome 2 - Mère Russie
Date de Sortie
16 juillet 2014
Scénario
Garth Ennis
Dessins
Leandro Fernandez, Doug Braithwaite
Editeur
Panini Comics
Prix
28,50€
La note de ComicStories
9

Deuxième tome de la réédition du Punisher Max de Garth Ennis. Après un tome 1 de très bonne facture, l’éditeur rassemble ici deux arcs complets : Kitchen Irish et Mère Russie.

Épisodes #7 à #12 : Kitchen Irish

Alors que Frank Castle se trouve dans un bar de Hell’s Kitchen, une bombe explose, faisant de multiples victimes. Bien décidé à découvrir les commanditaires de cet attentat, il s’attaque à la mafia irlandaise qui règne sur le quartier.

Garth Ennis décide à nouveau de faire faire le ménage à son personnage dans les milieux mafieux. Le thème est le même que dans le premier arc mais le scénariste met suffisamment d’ingrédients originaux pour le rendre agréable à suivre sans que cela soit un copier-coller du précédent. Plusieurs gangs veulent se partager le gâteau après le décès d’un parrain alors qu’un agent du MI6 est à la recherche du chef d’un des gangs, ancien poseur de bombe irlandais et assassin du père d’un jeune anglais, Andy Lorimer, qui veut se venger. La rivalité entre mafieux et l’enquête menée par l’agent, aidé du Punisher, amènent un histoire rythmée et violente avec une bonne dose d’humour cynique. Ennis sait poser ça et là des scènes glauques, gores, sanguinolentes dont il a le secret. La grandiloquence est toujours au rendez-vous, en témoigne la scène de l’attentat où l’on voit une victime amputée de ses deux bras, un énorme débris entre travers de la bouche. Des personnages hauts en couleur, tel le dealer à moitié cinoque et sans aucune morale, le papi spécialiste en découpage de membres humains ou le chef de gang au visage tel de la pâté pour chat, sont la marque du scénariste. L’intrigue est étoffée et les dialogues, très bons. L’histoire se conclut sur une morale en demi-teinte avec Andy Lorimer qui ne se trouve pas apaisé d’avoir vengé son père, tout comme ne l’est pas Frank Castle, malgré ses années de dégommage de mafieux. En ressort toute l’humanité du personnage, enfouie sous des centaines de cadavres.

 Leandro Fernandez est assez doué pour mettre en scène les idées folles de Garth Ennis. La mise en page est efficace mais certains visages sont schématiques et irréguliers, laissant par moment une impression d’inachevé. 

Épisodes #8 à #18 : Mère Russie

Un savant russe a découvert un virus mortel mais les américains lui ont proposé davantage que les russes. Acceptant de passer à l’ennemi, il inocule le virus ainsi qu’un antidote à sa petite fille Galina – cool, le gars -, au cas où il serait intercepté pendant le transfert. Bien évidemment, les russes lui mettent la main dessus et il décède en plein interrogatoire. Les américains, souhaitant récupérer le virus, doivent rapatrier Galina qui est retenue dans un silo nucléaire en Russie.Qui d’autre que le Punisher pour accomplir cette mission quasi suicide ? Et c’est un Nick Fury badass qui se charge de le convaincre.

Après quelques pages où l’on se dit que le scénariste va nous resservir une histoire avec des mafieux, russes, cette fois-ci, l’on bascule dans de l’espionnage pur jus. Le récit de Garth Ennis est hyper rythmé et se lit comme un vrai page-turner. Quelques trahisons et coup-fourrés viennent relancer l’intrigue à intervalles réguliers. Beaucoup d’ironie dans les dialogues et la narration. Du sang mais pas de scènes gores, en comparaison des précédents arcs. Quelques scènes wath the fuck invraisemblables, comme ce saut en parachute à partir d’un missile nucléaire désamorcé, mais qui passent bien quand même. Ennis nous rappelle à nouveau que le tueur au sang froid est aussi un être humain, en faisant un parallèle entre Galina et sa propre fille. La stratagème sent la grosse ficèle mais là aussi, on y croit. Ce Nick Fury qui envoie balader tout le monde et se tape des putes à tour de bras, nous rappelle que cette série n’est vraiment pas pour gosses !

Aux dessins, Doug Braithwaite réalise une belle prestation. Son trait est précis et détaillé. Sa mise en page est totalement efficace pour ce récit d’espionnage. Ses visages ont souvent des expressions exagérées mais ce n’est pas spécialement gênant. Les couleurs bleu-vert de Raul Trevino confinent à ce quasi huis-clos une atmosphère étouffante.

Mon arc préféré jusqu’à maintenant.

 

Toujours pas de chapitrage chez Panini. Quelques bulles de dialogues qui s’enchainent, manquent parfois de sens. La traduction est sans doute à incriminer. Ce Deluxe est, comme le premier, indisponible mais son contenu figure intégralement dans le tome 1 de la version Icons.

La suite dans le tome 3 : Les négriers.

Ce tome 2 du Punisher Max poursuit sur sa lancée avec deux arcs de très bonne facture.
9
Très bon
On aime
Un univers sans concession
Le Punisher a toujours une part d'humanité
Deux histoires bien écrites et bien dialoguées
On aime moins
Les dessins de Leandro Fernandez, assez irréguliers
Des dialogues qui s'enchainenet parfois étrangement, sans doute dus à la traduction