Avengers #001 – par Kidroy
Scénario : J. Aaron, D. Slott / Dessins : S. Pichelli, Ed. McGuinness, V. Schiti
Avengers #1 : Mark Waid n’est plus là, Marvel Legacy est oublié, Complete Surrender. Jason Aaron est digne, c’est certain. L’artiste, à ce niveau de maestria fantastique sur le mythique Thor, peut bien s’accorder toutes les faveurs d’un éditeur. Marvel s’ébattait à diversifier pour le meilleur mais avec le tout juste consommable. Mar Waid n’a pas réussi. Aaron, lui, a toutes les armes, marteau et hache, pour découper dans le vif de personnages fatigués. Les Avengers sont un poids très lourd. Sur des escarbilles encore chaudes, expulsées de Marvel Legacy, Aaron propulse ses personnages dans des mains célestes. Je soulèverais deux points qui me feront, au moins, poursuivre le premier arc : la chronologie très étendue qui soulève nos palais aux litiges, comment l’auteur va t-il intégrer son Ghost Rider à Mammouth ? Comment repenser intelligemment l’équipe ? Ces Homo avengeris sont un silex dont la datation est très claire, mais l’utilité encore mystérieuse. Puis, admettons le, et moi le premier défenseur des Champions, retrouver une trinité soudée, rassemblée, réchauffe. Par contre, la fête se termine rapidement. Le punch grossier de l’écriture comme celui du dessin n’est pas festif. Aaron en oublie sa subtilité. Mais … connaissant le plaisir du long terme de l’auteur, ses manèges avec les lignes du temps et son aptitude à la scène choc, vous devriez retrouver du Avengers par Aaron encore quelques temps.
Tony Stark : Iron Man #1 : Brian Bendis m’a plu. Les 3 ans planifiés, avec son lot de gaucheries, se sont envolés vers de nouveaux personnages, des réinterprétations, un clin d’œil GENERATIONel accessible mais illusoire. Un travail d’auteur personnel. Nous récupérons Dan Slott, lui aussi a su visionner son Spider-Man, pour mon grand plaisir. Iron Man par Dan Slott ne s’éloigne pas, pour l’instant, de ce que Marvel Studio en a fait. Le premier numéro a son armure, sa légèreté, ses modifications mécaniques, un rouge pignon-crémaillère bien huilé, lustré, où rien ne grince. Le mécanisme Iron Man ne rouille pas. Néanmoins, il ne s’emporte jamais vraiment non plus. Slott procure une impression de déjà vu. L’auteur a un talent pour prévoir sur le long terme, sur des années même, ne condamnons pas tellement un numéro #1 fédérateur conventionné. Tony Stark : Iron Man c’est juste quelconque.
On se rassemble pour un tout petit apéritif, juste une mise en bouche. Avengers #001 (peut-on convenablement parler de #1, plutôt) se découvre, timide, mais attachant.
Venom #001 – par Kidroy
Scénario : D. Cates, J. Mackay, G. Way, L. Nadler, Z. Thompson/ Dessins : R. Stegman, G. Sandoval, A. Alburquerque
Venom #1-2 : Donny Cates, l’homme au coup de coeur de 2018, avec seulement une poignée de numéros. Thanos a vaincu, et Cates convainc. Venom est du même acabit, en plus sage, plus mesuré, moins audacieux, mais ce ne sont que deux numéros d’une série sur laquelle les triomphes bavent. Avengers et Tony Stark : Iron Man, se payent une unique introduction, un seul numéro, nous avons déjà une idée du dessein de Cates : écrire son Venom. Ce n’est pas rien, à l’heure où le symbiote rafle toutes les mises, une telle décontraction. Venom par Cates c’est déjà très bien, fécond, fastueux et gorgé d’idées.
Edge of Spider-Geddon #1-2 : En voilà une riche idée, Dan Slott se tire en armure, piquons lui son univers, lui même inspiré de la saga du clone. 15 ans séparent Clone Saga et Spider-Verse, y voir une récupération était raisonnable, mais Spider-Geddon est alors une bête contrefaçon. Pourtant, indépendamment, ces deux numéros d’une série introductive, avant le plat de résistance, (même schéma exaspérant que celui d’Infinity Wars, en moins vulgaire) sont lisibles. L’ombre d’un Slott qui a juste changé de trottoir est trop palpable, trop nette. Spider-Geddon s’est déjà condamné. En l’état, Edge of Spider-Geddon #1-2, se lisent. Ils ne s’oublient pas, mais pas pour les bonnes raisons, celle d’y voir déjà une réplique à ce que nous venons de lire.
Le mensuel Venom existe dans un sourire de surprise. Venom a sa parution mensuelle. Elle est bonne. Donny Cates est l’auteur à merveilles, ses doigts changent tout en or. Pour Spider-Geddon, lisez plutôt Spider-Verse.
Avengers Extra #004 – par Kidroy
Scénario : J. Aaron, G. Pak, M. Waid / Dessins : R. Dauterman, J. Bartel, R. Pérez, C. Samnee
Mighty Thor #705-706 : Jason Aaron ! Quelle réussite ! Me faire adhérer au renversement du Père de Tout, personnage confortablement assis sur son trône doré détestable depuis des mois voire des années. Odin est digne, lui aussi. Jane Foster ne s’en sortira pas de la manière prévisible. L’auteur se divertit des codes du cycle décès / résurrection du genre même comicbook. Trop en dire serait dangereux, c’est à vous de lire. Juste lire. Thor par Aaron est cet hymne forgé dans la rage et la générosité. Brillant, encore, et depuis les débuts. Comme Jane, Aaron refuse la récompense éternelle, nous revient en coup de fouet, la foudre dans les mains. Thor #1 c’est ensuite à retrouver dans le mensuel Avengers. J’en oublierai pratiquement Russell Dauterman. Son talent éblouissant sait se faire ingénieux, grandiose et mûr. Une très franche réussite, la série s’envole vers de nouveaux gîtes, vers les plus hauts sommets.
Mighty Thor : At the gates of Valhalla #1 : Mighty Thor dans son interprétation par Axel Alonso est terminé. Mais, avant de s’élancer avec les tournoiements d’Odinson, il nous manque des maillons. La mini-série en question bat l’Uru pendant qu’il est encore foudroyé. Malekith dans tout ça ? Bien occupé à comploter, à fomenter, à liguer, à embraser, à attiser. Je vais me répéter, Aaron, avec son échafaudage narratif, rend crédible ce conflit divin, où tous les royaumes sont impliqués. En en faisant un conflit de fond massif, qui s’étale, il est tout à fait consistant de voir ce genre de numéro. L’auteur remet tout à plat, et donne un aperçu de ce qui vient, le feu apparemment.
Captain America #700 : Ou sont les bougies ? Ce n’est donc pas un anniversaire ? Tant mieux, Captain America #700 n’en a pas ne serait-ce qu’une béquille. L’aventure passe temps, comme tour de passe passe, passablement fatigue. Les dérives de Mark Waid déversent un service déjà mal assuré. Il n’y avait finalement rien à dégager. Rick Remender avait su traiter de la même question avec des réponses au moins, voire même un énoncé, ce que Waid n’a même pas. Captain America #700 est un numéro positif, crédule, très soigné par Samnee, mais inlassablement inutile.
Avengers Extra est le rendez-vous immanquable pour tous les lecteurs, de longue date. Il est impossible de se passer du Thor, avec à minima, le bagage requis. Pour les autres séries, le constat est plus brouillon. L’assurance de plaisir lu n’est pas garanti.
Surtout quand Panini s’en mêle. L’édition de ce mensuel est catastrophique, pour un prix forcément calqué sur la gamme Fresh Start, donc à 7.50€. Le travail n’est pas fait correctement. La faute à une gestion du chapitrage, encore lui, désastreuse. D’ailleurs, ce même chapitrage avait été au centre de toutes les justifications hasardeuses de l’éditeur, prit en sandwich entre ses prix qui enflent, et des lecteurs qui grognent, à raison. La promesse était simple, des mensuels plus chers, mais plus soignés mais surtout, des engagements à doigts croisés dans les faits. L’effet est identique à celui rencontré plus haut, une couverture en plein milieu du mensuel, passant en revue Thor, mais aussi Hulk. Captain America a lui, droit à sa section privée. Inacceptable.