Avengers #002 – par Kidroy
Scénario : J. Aaron, D. Slott
Dessins : Ed. McGuinness, P. Medina, M. Del Mundo, V. Schiti
Avengers #2-3 : Évoquons dans un premier temps les éclaircies de cette relance cosmique des Vengeurs. Panini publie ce mois-ci deux numéros de la série. Le cap étant résolument conduit vers l’ardeur et la nervosité inconsidérées, la double dose imprime une sensation d’avancée. Aaron est feignant et se paye les travers nullards du pire du cinéma : cette vignette du désamorçage constant, partout, tout le temps. L’abattement des personnages d’Hickman est ce que je veux lire lorsque des Célestes renégats abattent une pluie de cadavres spatiaux dans l’atmosphère. J’emmerde totalement cette insolence de la récréation. Pas pour de tels enjeux. En effet, je me suis laissé emporter par le rassemblement du mois dernier. Ainsi, je ne vous parlerai plus d’Avengers par Aaron tant que celui-ci ne retrouvera pas l’héroïsme tragique de son Thor God of Thunder, un temps révolu ? Ou que celui-ci ne traitera pas de ses Homo Avengeris.
Thor #1 : Jane Foster a rendu les armes. Thor les récupère. Même si la série repart avec un numéro #1 trompeur, ne vous faîtes pas prendre. Les nouveaux lecteurs ne sont pas les bienvenus ici. Et vous rateriez des années de construction et de développement autour de l’Edda par Marvel. Ceci étant dit, Aaron, toujours lui, pour notre plus grand plaisir, ne démérite pas, continue ses histoires. Odinson est de retour, et va se retrouver mêler de près aux manigances de Loki et à la conquête des Elfes Noirs. Aaron se trouve un compagnon de choix, l’un des artistes les plus créatifs du marché. Del Mundo revient ici, suite aux déconvenues sur les Vengeurs. La série reprend au meilleur, pour le meilleur. L’épilogue, celui-ci illustré par Christian Ward brillant, illumine par sa maestria. Une postface splendide.
Tony Stark : Iron Man #2 : Le mois dernier, Slott ne m’avait pas entraîné avec lui dans sa nouvelle armure. Trop léger, trop confiant alors que Stark avait traversé le pire, Slott ne fait que s’acclimater aux directives des écrans. Une série de la blague, pour la blague. La suite est du même acabit, la série est toujours allégée. Mais, l’auteur glisse ici et là des détails, des remarques opportunes. Un syndrome post traumatique pour Rhodes, l’Initiative (celle qui naît des cendres de Civil War) est adressée et une fin qui laisserait présager que tout n’est pas si simple ? Des détails, mais des détails qui sauvent ce numéro. Tony Stark : Iron Man est convenu mais peut compter sur sa minutie.
Il faut se rendre à l’évidence, qu’il est épineux d’apprécier les Vengeurs, en équipe, depuis 2015. L’état des lieux est toujours le même. Les Vengeurs, maintenant par la plume du l’Auteur de Tout, sont assommants. Ce même état des lieux se renverse un à un. Les séries personnelles sont bonnes, agréables voire complètement cultes, et depuis un moment pour Thor. Nous attendons le retour de Captain America par Coates, une trinité sainte à lire par morceau ? On va vite être fixé. Kiosque recommandé, mais pas pour ce que l’on voit.
Batman Rebirth #21 – par Boris
Scénario : T. King, J. Tynion IV, C. Priest, D. Jurgens
Dessins : M. Janin, H. Petrus, J. Jones, E. Barrows, J. Fernadez, M. Santucci, I. Churchill, B. Booth, W. Conrad
Batman #43 : Fin de l’arc sur la déprime de Poison Ivy. Si Tom King maîtrise correctement la caractérisation des personnages, notamment féminins, force est de constater que l’intrigue et son retournement de situation sont un peu tirés par les cheveux. Les relations entre Ivy et Harley sont plutôt bien écrites et Tom King sème les premières graines d’Heroes In Crisis, l’événement hyper décompressé en cours en VO. Ça se laisse lire, c’est très beau, comme toujours avec Mikel Janin, mais l’arc entier a manqué de puissance pour emporter le lecteur.
Batman #44 : Un épisode en pur exercice de style, s’intéressant aux multiples facettes de Catwoman. Porté par deux artistes au sommet de leur art, l’épisode se découpe en deux parties. Les pages de gauche, dessinées par Mikel Janin, évoquent, au travers de différentes époques, la relation tumultueuse qu’entretiennent Batman et Catwoman. L’évolution des costumes de Catwoman, les fonds, le choix des couleurs donnent un côté rétro assez magique à cette partie. Les scènes présentées forment un ensemble qui résume bien cette relation compliquée. King sait faire affleurer l’émotion par ses dialogues concis. On est touché. Les pages de droite, dessinées par Joëlle Jones, présentent une virée nocturne de Catwoman, en proie au questionnement sur son futur mariage. Sans dialogue, les expressions suffisent à rendre palpable les doutes de Selina. Joëlle Jones dessine de façon très belle cette Selina qui s’interroge. Un pur exercice de style donc, comme Tom King sait parfois en trousser. Un régal pour les yeux. Un bijou qui fonctionne merveilleusement bien.
Detective Comics #977-978 : Rien ne va plus pour Batman et son équipe. Le vers est désormais dans le fruit. Tim Drake tente de se persuader que le futur qu’on lui a présenté n’est pas inéluctable tandis que Batman et ses anciens alliés tentent de déjouer la manipulation dont ils sont victimes. James Tynion IV maîtrise toujours autant son récit et ses personnages. Il sait maintenir une tension constante mais ces épisodes pêchent un peu par le caractère un peu fade du personnage d’Ulysses. Son manque de charisme est patent. Les dessins également sont un ton en-dessous de ce qui se fait habituellement sur la série. L’encrage, très prononcé, et la colorisation rendent l’ensemble très sombre et manquant un peu de lisibilité. Detective Comics reste toutefois dans le haut du panier des séries mainstream, à quelques épisodes du départ de Tynion IV.
Justice League #38-39 : Christopher Priest alterne le bon et le moins sur sa série Justice League, au sein même d’un même épisode. Le numéro #38 est poussif au possible. La séquence avec Flash dans l’espace est interminable, les dialogues entre les personnages sans grand intérêt. Seule sa conclusion sert réellement le récit. Le numéro #39 est bien meilleur, mettant bien en scène les contradictions du rôle de la Ligue, à travers la scène au tribunal ou l’intervention pour sauver la population. Priest veut, depuis le début de son run, mettre en avant une Justice League contestée et ambiguë, en proie aux conflits internes. Le #39 y parvient très bien, là où le #38 échoue piteusement. C’est cette irrégularité qui caractérise le travail de Priest sur la Ligue. Aux dessins, Marco Santucci et surtout Ian Chuchill font un excellent travail.
Action Comics #998-999 : L’arc avec Booster Gold et le voyage dans le temps touche (enfin !) à sa fin. Cela fut trop long pour finalement pas grand chose. Comme si Dan Jurgens gagnait du temps avant le #1000. C’est du comics de super héros basique, plutôt sans finesse. L’acte de Booster pour le sauvetage de Lois et Jon a même un petit gout de grotesque. Dommage, le scénariste avait, jusque là, bien tenu la route. Aux dessins, Will Conrad emporte les suffrages même si ses pages sont surchargées. Mais rien à voir avec celles de Breth Booth et ses personnages dopés à la testostérone. Une partie graphique moyenne.
Batman Rebirth reste un moyen peu onéreux de profiter de séries, dans l’ensemble, agréables à lire. Detective Comics et Batman réservent toutefois les meilleurs moments, face à Action Comics qui s’essouffle et Justice League qui pêche, faute de régularité.