Après Renato Jones, Kaare Andrews revient avec une nouvelle création chez AWA en VO et Black River en VF ! L’artiste réalise scénario et dessin, laissant les couleurs à Brian Reber.
Oliver est un ado qui vit avec son grand frère et sa mère. Le trio arrive dans une nouvelle ville où sa mère compte trouver du travail. Autant l’adaptation pour son frère est aisée, en tant que star de l’équipe de foot, autant celle d’Oliver est compliquée. Mais ce dernier cache un secret : il possède d’incroyables pouvoirs qu’il peut utiliser 10 minutes par jour. Alors qu’il gère difficilement sa vie personnelle, d’étranges monstres vont s’en prendre à lui.
Une chronique adolescente réussie et riche en thèmes
Kaare Andrews mêle, dans son récit, chronique adolescente et super pouvoirs. A travers le quotidien d’Oliver, il dresse un portrait d’une jeunesse dépendante des réseaux sociaux et sensible au regard des autres qui priorise l’exploit tapageur à la discrétion modeste. Mais quelque soit sa position, chaque individu se cherche et a du mal à trouver sa place. Le scénariste agrandit son spectre de thèmes en s’intéressant également aux adultes. La famille d’Oliver lui permet d’aborder les crises sociales et sanitaires quand le personnel du lycée lui fait creuser le système éducatif, le libre arbitre et les dérives politiques extrêmes. L’ensemble est construit avec efficacité, humour et pertinence, et se lit agréablement.
Une trame super héroïque très générique
En parallèle, Kaare Andrews imagine une intrigue super héroïque à partir de son postulat de base : Oliver possède des pouvoirs pour 10 minutes quotidiennes. Sur ce front, l’auteur se montre moins en réussite, proposant une trame très générique qui ne surprend pas et n’exploite jamais vraiment de façon maligne la durée limitée des pouvoirs. On ressort déçu de cette partie.
Graphiquement explosif !
Ce premier tome s’appuie sur une partie graphique particulièrement réussie ! Aussi bien dans sa chronique adolescente que dans ses scènes d’action, Kaare Andrews démontre toute sa patte ! D’un trait fin légèrement rond, l’artiste fait preuve d’une maitrise remarquable du rythme de ses planches. N’hésitant pas à s’adonner régulièrement à une certaine exagération dans les expressions et les chorégraphies des séquences héroïques, son dessin est aussi ébouriffant qu’explosif ! Brian Reber livre, de son côté, des couleurs extrêmement chaleureuses pour la chronique adolescente et incandescentes lorsque l’action pointe le bout de son nez. Dans les deux cas, le résultat est excellent !
E-Ratic séduit par sa chronique adolescente riche en thèmes et pertinente davantage que par sa trame super héroïque trop générique ! Kaare Adrews et Brian Reber portent l’ensemble avec une partie graphique aussi ébouriffante qu’explosive !