Nouvelle réécriture dans l’univers de Dracula ! Cette fois-ci, c’est le duo Christopher Golden / Tim Lebbon qui est chargé de nous narrer les péripéties des fameux Jonathan Harker, Mina Murray ou encore Lucy Westenra. On retrouve au dessin Peter Bergting, qui avait déjà collaboré avec Golden sous la houlette de Mike Magnola, dont on ressent la touche particulière dans ce comics.
Dans cette mini-série, les rôles sont inversés. On retrouve donc les personnages du roman de Stoker mais en tant que vampires, évoluant dans la ville souterraine de Londres. Cette communauté se retrouve cependant attaqué par les mortels, n’étant jusque là que de simples rumeurs, et dont les autorités refusent toujours de croire en leur existence, ainsi qu’à celle de leur mystérieux leader, un comte du nom de Dracula…
Question de point de vue ?
Le duo Golden/Lebbon nous présente une société cachée, sombre, mais dont la moralité n’est pas évidente d’un premier abord. Les premières planches laissent planer un doute sur la nature même des personnages, que l’on comprend seulement lors de tragiques événements. Les scénaristes s’attardent sur les interactions entre les personnages, posant ici et là quelques pistes sur leurs motivations. La trame de fond, à savoir la menace des mortels du monde du dessus, reste floue et sera probablement développée dans les numéros suivants. En ce sens, beaucoup d’éléments laissent à penser que tout n’est pas ce qui paraît être, tel que le roi caché qui en saurait plus sur les mortels, ou encore le docteur Seward et sa clinique devenant une sorte d’asile où il torture les gens.
Ainsi, le monstre romanesque qu’est le vampire apparaît sous diverses facettes, mais pas forcément du méchant qu’on lui connaît. Le travail de Bergting reflète bien cette idée, concentrant son dessin sur les réactions des personnages, rendant ainsi certains vampires humains, d’autres plus monstrueux avec des marques corporelles, mais cependant toujours très expressifs.
Une ambiance sombre et fantastique
Les dessins de Bergting illustrent parfaitement l’ambiance sombre de cette société de vampires. Dépeignant la cité dans le pure style victorien, bien mise en valeur par la colorisation de Chris O’Halloran, il en ressort une atmosphère fantastique obscure. Le jeu de lumière contraste assez efficacement avec cette ambiance, car créé artificiellement ( car oui, le soleil ça brûle, comme on le remarque assez tôt ). Justement, l’action est présente, violente parfois, mais finalement modérée visuellement dans le sens où Bergting choisit de représenter plutôt ses personnages en réaction que sur le gore à proprement parler. Bien sûr, il y a du sang, du feu, des canines, les éléments d’une bonne histoire de vampires sont parfaitement illustrés. Le dessin se veut dynamique, le style graphique magnolesque se prêtant parfaitement à l’univers.
