CoMix Stories #11

Pour ce premier CoMix Stories de juillet, deux critiques au programme. La suite de la Guerre des Blagues et des Énigmes, de la croisade des chevaliers à pointe et l’escarmouche sous marine de Scott Snyder dans le Batman Rebirth. Pour conclure, le nouveau modèle Panini pour sa gamme « cosmique », Marvel Epics récupère le déjà terminé Marvel Universe.

Batman Rebirth #14 – 7.5/10 par Kidroy

Scénario: T. King, J. Tynion IV, S. Snyder, R. Albuquerque, R. Scavone, T. Seeley  – Dessins: C. Mann, M. Janin, A. Martinez, C. Sebela, C. Carnero, R. Albuquerque, S. Fiumara, M. Jung

  • Batman #27-28 : Dans ces arcanes originelles d’une carrière bien remplie, l’auteur fait le choix de déplacer son angle de caméra. Nous sommes encore dans la fresque meurtrière mais sous d’autres ailes. Charles Brown, modèle du père attentionné mais débauché fauché est le serf volant des deux monstres qui s’affrontent. Le personnage, très touchant, et durement touché par la rivalité qui s’embrase, est pris à parti entre tout le monde. King écrit avec ce détachement qu’on lui reconnait maintenant, un numéro poignant. La seule vérité prévaut, dans les guerres il y a des victimes. Un truisme confirmé dans la suite directe dont le découlement est d’une violence démonstrative singulière. Je ne m’enlève pas l’idée de ces vilains idiots et bornés, l’idée de voir ces deux chefs de cartels se livrer une guérilla urbaine massive qu’aucune force militaire n’arrive à mater ; encore une fois King sauve tout. Une science de la répétition sublime magnifie, ou est magnifiée c’est au choix, par deux artistes resplendissants (même si les changements d’encreurs se font ressentir avec Mann). 
  • Detective Comics #962-963 : Et de nouveau, les mois passent et les commentaires se suivent. Detective Comics rassasie par sa festivité d’équipe. Généreux et survolté, les croisades croisées d’Azrael et Ascalon vont s’empaler sur une palissade magique. Jean Paul rafle la mise pour ces présents numéros, avant de la passer à Ms. Brown. Tynion s’amuse avec ces membres pour notre plus grand plaisir d’aventures. Comme à son habitude, il n’oublie rien, il tourne d’ailleurs déjà son regard vif vers un prisonnier à plume. Ce serait mal connaître Tynion. L’auteur comble n’évacue pas les ruines de la nuit des monstres, enclenche un futur possible à Gueule d’Argile, ou que sous ces décombres irradiés se démène l’endeuillée Stéphanie vers des horizons anarchiques. L’impression de découvrir une série à socle qui pointe vers la suite se raréfie de nos jours, et c’est très agréable.  
  • All-Star Batman #12 : Le défouloir de cet auteur toujours très occupé s’est gâté d’un métal étincelant. Metal, actuellement en cours de publication est ce que Snyder sait faire de mieux. La plus discrète de ses séries, All-Star Batman donc, était rentrée dans le rang d’une normalité appréciable. L’auteur s’en est aperçu de son relâchement, et se laisse aller à des courants trop houleux. Bruce hurlant en argot des loups de mer d’autrefois, avant de s’annoncer au reste du sous marin comme le capitaine Batman, où bien ce même submersible ramené en surface par des torpilles écho pisteuses. Les déséquilibres géniaux de l’auteur sont bien moins convaincants là que dans sa macro histoire métallique. L’exploration du passé d’Alfred prend tout son sens pour des numéros qui, à l’inverse de ceux de King étaient prometteurs. 
  • Nightwing #25 : Pas lu.

L’ombre des voiles à capuche ne s’estompe pas, elle rayonne de mois en mois.  


Marvel Epics #1 – 8.5/10 par Kidroy

Scénario: G. Duggan, D. Cates – Dessins:  A. Kuder, R. Boschi, R. Reis, M. To, G. Shaw

  • All New Guardians of the Galaxy #10-12-146 : L’éditeur a le don pour supplanter les idées de ses auteurs. Ce nouveau travail, très bon au demeurant et bien exécuté, est un exemple de plus. Les Gardiens ne sont qu’un infirme groupuscule de minables pris dans l’étau divin des Doyens de l’Univers. La série leur est attribuée, mais les personnages ne sont pas grand comparés aux concepts mis en jeu. Les Doyens sont bien conscients d’un changement au cœur même du vide sidéral. Et si, par le plus grand des hasards, ces fluctuations dérivaient de vieilles pierres ? Étrange comme les calendriers s’accordent. Vous l’avez compris, Duggan embarque, le flingue sur la tempe, tous ses personnages à la poursuite des Gemmes de l’Infini. Gardiens, Doyens, Titan, Raptors (avec une très bonne surprise à la clef), Novas, la galaxie marvel réitère son marathon récurrent. Panini ne nous laisse pas miroiter longtemps, 2019 sera l’année de l’Infinity WarS, notons bien ce « s » suffixe idiot pour se démarquer de son aîné cinématographique. Ce prochain événement transsude le réchauffé d’un plat que l’on nous sert à chaque passage au comptoir événementiel, mais qu’à cela ne tienne, cette première étape, ce détonateur ne déclenche que de bonnes vagues.  
  • Thanos #13 : Ce numéro est important. Il porte plusieurs convictions flatteuses. La première, Thanos autoritaire siège sur son trône sidéral. Celle-ci est ratifiée. La seconde, la lettre d’un auteur inconnu, un nom qu’il va falloir retenir, et très rapidement. Donny Cates gagne. Nous le découvrons en version française, nous ne sommes qu’à l’avant-nef d’un recueil massif en construction. L’exclusif scénariste domine et a déjà conquis ses lecteurs américains. Thanos se libère des imbécillités de Lemire, avant d’être enchaîné par les mailles ardentes d’un Ghost Rider cosmique. L’introduction regorge d’idées et de certitudes. Thanos par Donny Cates et Shaw, à son aise aussi (au style à la croisé de celui d’Opena et de Coipel), est l’une des meilleures choses que vous lirez ce mois-ci. 
  • I am Groot #3 : Pas lu.

Le cosmique a de belles étoiles. Duggan nous fait même accepter sa minéralogie commandée, personne n’est dupe. Donny Cates tempête déjà, dès ce premier numéro.