CoMix Stories #9

Derniers numéros des kiosques Panini avant la refonte controversée de l’éditeur. Sauront-ils nous convaincre de poursuivre l’aventure ? Pas sûr….Au contraire du Batman, qui lui est une valeur sûre… Et cette fois-ci, une sortie librairie vient clore les reviews !
Avengers #012 – 6.5/10 par Kidroy

Scénario: M. Waid, G. Willow Wilson, S. Kurtz, B.M. Bendis – Dessins: H. Ramos, M. Asrar, C. Zdarsky, S. Hamaker, A. Maleev, S. Caselli, K. Niemczyk, T. Soma, K. Mizushima

  • Champions #12 : Waid écrit, simplement  et sans générosité, un numéro palier. L’auteur se débarrasse de la sévérité relative de la période Secret Empire. La mire se pointe avec fébrilité sur la condition du jeune Cyclop. Il ne veut pas devenir son lui futur. Une idée intéressante, si celle-ci ne datait pas du premier arc d’All-New X-Men. Waid a des années de retard, ne s’embarrasse pas de superflu, ni même de quoi que ce soit d’autre. Une large déception, alors que Champions avait retrouvé ce qui faisait son charme premier : de jeunes personnages positifs à l’horizon humain dans un univers meurtrier et injuste.  
  • Infamous Iron Man #11-12 : 12 numéros plus tard voilés par un silence enfin révélé, Bendis en termine. Victor est empêtré dans des arcanes diaboliques dont il se tire enfin. Le commentaire de l’auteur, directement évoqué dans la bouche du démon en question, sur un modèle naturaliste prédestiné est plutôt pertinent (je sur-interprète sans doute …). Le Fatalis rédempteur pourrait-il échapper à sa fin infernale ? L’auteur, ne déroge pas à sa tenue sibylline. Aucune réponse ne semble apparente. Surtout que les dernières pages pourraient, encore, transfigurer Victor Von Fatalis. 
  • Invincible Iron Man #10-11 : Il a osé ! Riri Williams est la nouvelle souveraine de la Latvérie. Elle a destitué Von Bardas, et pris le contrôle des forces militaires en place. Le genre marvel implique un traitement distrait de la situation, encore que, mais l’embranchement choisi n’était celui le plus considéré. Les possibilités laissées vacantes sont considérables, surtout après la conclusion de la série Infamous Iron Man. Le futur de cet Iron-verse se dessine comme très excitant, il faudra revenir sur ce commentaire une fois les plans en main. Il est tout aussi approprié de noter que tous les numéros de Bendis, depuis ses débuts sur l’Homme de Fer, ne sont certainement pas à esquiver sur le prétexte du nom à l’écriture. 

Ce dernier numéro de la gamme Avengers sera le dernier que vous lirez dans ce format particulier. Il est encore trop tôt pour juger de la suite, surtout des choix instaurés par Panini, éditeur très irrégulier quand il s’agit d’édition. Néanmoins, sur le sommaire présent, la franchise Avengers est de nouveau décevante. Un rythme qu’elle n’aura malheureusement jamais quitté depuis les débuts de Waid. Au contraire de ses dérivés, souvent singuliers, constants, épicés. Ce numéro « final » n’est approprié qu’aux lecteurs d’Iron Man, dont il serait dommage de ne pas donner sa chance. 


Spider-Man #013- 5/10 par Boris

Scénario:  C.Zdarsky, B.M.Bendis, P.David, R. Stegman – Dessins: A.Kubert, N. Leon, W. Sliney, B. Level

  • Peter Parker Spectacular Spider-Man #5 : Zdarsky ne parvient toujours pas à rendre passionnante sa série. L’intrigue reste basique, le duo formé avec sa sœur, qui aurait pu être une idée pertinente et amener de nombreux aléas, est fade et l’humour ne fonctionne que rarement. Aux dessins, Adam Kubert semble faire le minimum, cela manque de force et d’impact.
  • Peter Parker Spectacular Spider-Man #6 : L’interview de Spider-man par Jameson laisse un sentiment mitigé. Le désormais blogueur se fait très geignard et capricieux et l’attitude de l’araignée, surprenante, amène à un retournement désormais commun mais aussi incongru. Que veut faire Zdarsky avec cette idée éculée ? C’est peu convaincant. Aux dessins, Mickael Walsh amène ponctuellement sa patte sur la série de façon agréable.
  • Spider-Man #21 : Série lue par intermittence, Spider-man voit toujours Morales en plein questionnement. Son excursion japonaise nous laisse un peu sur notre faim. Les échanges avec son père sont bien écrits et le cliffhanger semble vouloir faire évoluer le personnage mais l’immersion dans la série reste superficielle. Nico Leon est plutôt bon dans sa mise en page mais son trait manque de régularité.
  • Scarlet Spider #8-9 : Peter David n’a plus la patte qui faisait son crochet. Son Ben Reilly s’écrit à l’ancienne avec son ton pépère et ses rebondissements pauvres en imagination. Même si il sait toujours mener plusieurs fils rouges en parallèle, qualité appréciable, aucun n’a de réel éclat. Bien qu’un peu irrégulier sur les visages, Will Sliney illustre le tout de façon très propre.
  • Amazing Spider-Man : Renew your vows #12 : Abandonnée par son scénariste initial, RYW n’arrive plus à nous emporter ! Une histoire désormais banale, déjà vue et qui a perdu de son intérêt. Le basculement final pourrait nous inciter à aller voir le #13 mais l’arrivée de Jody Houser, décevante sur Faith, a de quoi nous faire détourner le regard. Aux dessins, B. Level fait du sous Stegman dans le style, c’est correct mais on préfère l’original ! La série disparait du mag suite à la refonte des publications de Panini en juillet. Pour ceux qui voudraient poursuivre, l’éditeur penche sérieusement pour un 100% en librairie. En reprenant au début ? Juste à partir du #13 ? Stratégie à nouveau bancale de l’éditeur.

Orphelin de sa série phare, le magazine Spider-man sous forme kiosque s’offre un dernier numéro bas de gamme. Les séries qui le constituent ne sont pas des purges mais n’apportent aucun enthousiasme.


Batman Rebirth #013- 9/10 par Kidroy

Scénario:  T. King, J. Tynion, S. Snyder, R. Albuquerque, T. Seeley – Dessins: M. Janin, A. Martinez, R. Albuquerque, S. Fiumara, M. Mendonça

  • Batman #25-26 : La déclaration passée, il vient alors le temps de la confession sur l’oreiller. Batman a fait quelque chose lors de cette guerre des rires et des énigmes. Tout l’enjeu de la nouvelle séquence de King repose donc sur l’exploration révolue d’un acte qui a tout l’air de l’irréparable. L’astuce de la rétro-continuité n’est pas sans raccord. On aura du mal à accorder un intérêt à cet achevé. A peine sorti de l’An Zéro, l’encapé replonge dans le chaos du cas armé. Une rivalité massive à laquelle se livrent le Joker et le Riddler. Les idées et les images sont stylisées par un Mikel Janin génial, puis mises en perles de dialogues par Tom King. Mais, la réunion en deux camps distincts de toute la Rogue Gallery du chevalier n’est pas explicitée et sème autant l’égarement chez nous que dans les rues de Gotham. Scarecrow et Croc d’un côté, Grundy et Freeze de l’autre, pourquoi pas, mais finalement pourquoi ? L’alternance du style King avec un tout à la charge baraqué désarçonne un peu. Mais, vous auriez  tort de ne pas prendre part à la rivalité en cours, ne serait ce que pour ce Joker terrifiant. 
  • Detective Comics #960-961 : Tynion pose ses écrits sur les braises ardentes de l’Ange Vengeur. Manipulations obscures, introspection destructrice et lutte très musclée, indéniablement, Detective Comics ne déçoit pas. Le passé mystérieux de Bruce, partagé avec « Zat » ne trouvera pas une resonance immédiate. Tynion se projette déjà. De plus, son idée finale de mélange angélique infernal est très pertinente. Snas rilbiaf, noninyT eicerppa’s erocne nu uep sulp.
  • All Star Batman #11 : Les erreurs du père présagent celles du fils. Snyder met, pour un temps, ses fantasmes robotiques monstrueux de côté pour une histoire plus intime, plus personnelle. En décentrant son casting, les deux concernés sortent grandis. Le cycle familial qui se joue s’accorde parfaitement avec les péripéties corsées en cours. Fine, voire subtile, et très jolie, All Star Batman se réconcilie avec un illustre historique, Snyder à son meilleur.  

Nightwing est rangé dans un tiroir, bien au fond, caché des regards curieux. Mais, le sommaire a bien tout le reste à faire valoir. L’un des meilleurs mensuels du moment !


Les chroniques de Riverdale Tome 1 – 2/10 par Matthieu

Scénario: R. Aguirre-Sacasa – Dessins: A. Martinez, J. Eisma, E. Fernandez

Glénat a acquis les droits des comics Archie, et se prépare à publier dans l’été les séries classiques que sont Archie, Jughead, ou encore Betty&Veronica. Mais pour introduire la collection et tenter de séduire les amateurs de la série télé, l’éditeur a choisi de proposer les Chroniques de Riverdale, adaptation papier de l’adaptation télé. Pour surfer encore plus sur la série, et après tout ils auraient tort de s’en priver vu la bonne réception de celle-ci, tous les albums à venir seront estampillés « Riverdale présente », même si les séries en question n’auront rien à voir avec la télé. Mais j’aurai le temps plus tard de vous parler de ces albums, concentrons nous sur ces Chroniques de Riverdale…  Mon avis sur ce tome 1 se résume en une question: pourquoi?

L’album est composé d’une dizaine d’histoires centrées sur les personnages vus dans la série diffusée sur The CW (sur Netflix dans nos contrées), et qui ont pour but de nous donner plus d’éléments sur l’intrigue de la saison 1, notamment cette fameuse nuit du 4 juillet, et apporter de l’épaisseur et du background aux personnages. Sauf que ça ne marche pas. et cela ne pouvait pas marcher. Qui imagine un instant que cette version comics puisse nous apporter une révélation majeure pour l’intrigue de la série, dont les téléspectateurs seraient privés? Évidemment ce n’est pas le cas, et nous avons droit à un empilement d’histoires qui ne fait nous dire ce que l’on savait déjà, ou nous confirmer ce que l’on avait deviné, sans que cela n’ait d’intérêt pour autant. Le tout sonne donc très creux, malgré la présence au scénario de Roberto Aguirre-Sacasa, showrunner de la série et scénariste de pépites comme Afterlife with Archie.

Partant de là, quel est l’intérêt d’une telle série? Attirer le fantasmé spectateur qui pousserait la porte d’une librairie après avoir éteint son écran? Personne n’y croit. En voulant ouvrir sa gamme au large public, Glénat propose un album sans intérêt, au scénario d’un vide abyssal, et qui ne parlera à personne, ni au fan de la série télé qui ne trouvera rien de plus dans ce bouquin, ni au lecteur de comics connaisseur d’Archie, qui ne reconnaîtra pas ses personnages. Et on ne pourra même pas se consoler avec la partie graphique, tout juste moyenne. Le seul intérêt est le format souple, et économique.

Un conseil? Passez votre chemin, et gardez votre argent pour les vrais comics Archie qui arrivent dès juillet, et qui, eux, valent le coup.