Reborn (VF – Panini Comics)

 

 

 

 

 

Edit du 08/01/2018 : un problème d’impression, qui se retrouve dans le premier chapitre du comics (effet de « flou » très désagréable à la lecture), n’avait pas été relevé initialement car je pensais qu’il s’agissait d’un cas isolé. Après vérification, il semble que cela touche tous les comics Reborn édités par Panini Comics. La note est donc revue à la baisse et le paragraphe concernant l’édition a été modifié.

Sans être fan absolu de l’œuvre de Mark Millar je dois reconnaître apprécier son travail et ce tout particulièrement en raison de sa volonté à éditer du one-shot. Il est parfois agréable de pouvoir se poser et d’ouvrir un comics en se disant que, lorsque nous le refermerons, nous aurons lu la totalité d’une histoire. L’autre intérêt de lire du Millar c’est la quasi-certitude d’en avoir pour son argent s’agissant des dessins : le monsieur se permet, en effet, de ne s’entourer que des meilleurs (récemment Stuart Immonen, Rafael Albuquerque, Sean Murphy et prochainement Olivier Coipel) et pour l’occasion se fait accompagner de Greg Capullo. Est-ce que cela fait de ce Reborn un comics réussi ? Et bien pas tout à fait…

L’idée à l’origine du comics est loin d’être inintéressante : Mark Millar choisi de situer son histoire dans un monde qui serait celui qui nous attendrait après notre mort. Nous suivons ainsi Bonnie Black qui, alors qu’elle vient de décéder de vieillesse, se réveille dans son corps de 20 ans, dans un nouveau monde teinté de fantasy, pour découvrir qu’elle est l’élu et qu’elle devra combattre LE grand méchant afin que le bien l’emporte sur le mal. Vous l’aurez compris, nous avons ici à faire à une vision ultra manichéenne avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Les gentils sont tout simplement composés de personnes qui, de leur vivant, ont fait de bonnes actions, et les méchants de ceux qui ont fait le mal. Un personnage semble être un peu plus nuancé, mais n’est pas assez développé pour s’y attarder. C’est d’ailleurs ce manque de développement qui constitue la lacune principale du comics. S’il nous est possible d’accepter cette vision assez enfantine du monde avec les gentils et les méchants, il est en revanche plus compliqué de fermer les yeux  sur des intrigues quelques peu bâclées. On touche finalement ici la limite qu’il peut y avoir à faire du one-shot : l’intrigue est trop vite expédiée. A la lecture nous avons réellement cette sensation que Mark Millar a voulu faire tenir en un seul tome ce qui aurait pu faire l’objet de deux tomes. Bonnie surmonte chacun des obstacles qui se dressent sur son chemin vers « le boss final » bien trop facilement, ce qui ne permet pas de s’investir dans l’histoire. Tout cela est bien dommage car il y a de bonnes idées et des personnages avec du potentiel.

Pour ce qui est du dessin, force est de constater que Capullo nous délivre de belles planches qui sauront très certainement plaire à de nouveaux lecteurs ou à ceux qui découvrent le travail du dessinateur. Pour les autres, habitués à Capullo, c’est une autre paire de manche : Capullo fait du Capullo, et lorsque l’on voit ses personnages humains, on a l’impression de les avoir déjà croisé des milliers de fois. Le côté bestiaire est bien plus intéressant, forçant Capullo à sortir de sa zone de confort et à proposer de nouvelles choses assez réussies.

Côté édition, si vous avez l’impression de voir flou durant tout le début de comics, rassurez-vous : vos yeux vont bien, même si Panini Comics semble leur en vouloir. Il arrive parfois de tomber sur des comics où, sur une double page, on constate un souci d’impression. Ce n’est jamais très agréable mais, le temps de tourner la page, c’est oublié. Avec Reborn vous aurez droit à 29 pages mal imprimées… Sur un comics vendu 18€, cela passe mal, et ce n’est pas les quatre petites pages de croquis qui permettront de sauver cela.

Reborn est un comics qui risque de vous laisser sur votre faim. Malgré une idée de départ que j’ai trouvée très originale, de par l’approche qui est faite de ce que serait la vie après la mort, Mark Millar ne se laisse pas suffisamment de temps pour développer cet univers et approfondir des personnages qui avaient pourtant du potentiel. En résulte une lecture agréable mais sans plus qui n’aura, finalement, pour seul mérite que de nous proposer toute une histoire en un seul tome.

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